La consultation publique sur le racisme systémique officiellement validée
La consultation publique sur le racisme systémique, dont la tenue a été réclamée par un groupe citoyen, aura lieu. Le service du greffe de la Ville de Montréal a confirmé la validité de la pétition citoyenne vendredi.
«On est très contents du résultat. Pas loin de 22 000 signatures ont été déposées et la Ville de Montréal a arrêté de compter après 16 700. Les Montréalais et Montréalaises sont unis sous l’angle d’inclusion et de diversité, s’est réjoui un des initiateurs de la pétition, Balarama Holness. Le fait qu’on a eu toutes ces signatures montre que les gens veulent vraiment parler de ces enjeux.»
Selon les règlements municipaux, n’importe qui peut forcer la Ville à tenir une consultation publique s’il réussit à recueillir 15 000 signatures manuscrites de résidants dans une pétition présentée au greffier.
Les porteurs de ce projet souhaitent que la consultation publique sur le racisme systémique ratisse large, et traite d’enjeux d’emploi, de profilage racial, la discrimination des personnes de la communauté LGBT. «C’est à notre discrétion. On va s’asseoir avec les organismes et établir des priorités. On va présenter tout cela à la première séance de la consultation publique», a précisé M. Holness.
La Ville de Montréal doit fournir un calendrier d’ici trois semaines, qui précisera les dates de la tenue de la consultation publique.
Le cabinet de la mairesse Valérie Plante, a confirmé que ce serait l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) qui s’occupera de tout le processus. L’administration aurait aussi pu renvoyer ce travail à une de ses commissions.
M. Holness a rapporté ne pas avoir eu davantage de contacts avec les élus depuis le dépôt de la pétition, à la fin du mois de juillet, qui assurait presque la tenue de la consultation publique. «J’espère que la mairesse et le chef de l’opposition, Lionel Perez, vont demander à leurs conseillers de supporter la consultation publique en amenant des statistiques en faisant de la recherche sur les enjeux qui nous touchent», a-t-il soutenu à Métro.
Depuis le lancement de l’initiative citoyenne, à la fin de l’hiver, la mairesse soutien que d’autres entités municipales œuvrent déjà à trouver des solutions au profilage racial et à l’accès à l’emploi des personnes issues de minorités, notamment la Table sur la diversité.
C’est seulement la deuxième fois qu’une consultation publique de l’OCPM est lancée par la ville-centre après une pétition de 15 000 signatures, depuis l’instauration du droit d’initiative citoyen en 2010. Cette consultation portait sur l’état de l’agriculture urbaine.
Selon M. Holness, cela témoigne du fait que le règlement n’est «pas efficace du tout». «Le but est de promouvoir l’engagement citoyen, mais c’est très difficile à faire. Ça nous a pris du travail 24 heures sur 24 et j’étais dans la rue tous les jours pendant 90 jours, a-t-il relaté. Je peux parce que je suis étudiant, mais ce n’est pas tout le monde qui peut se permettre ça, surtout ceux qui n’ont pas beaucoup de moyens.»
La Ville a déjà annoncé une réforme en ce sens au printemps dernier, mais M. Holness plaide pour un système de pétition électronique. «Nous, on a eu du succès, mais les 15 000 signatures manuscrites, ce n’est pas efficace. Il faut assouplir le règlement pour pouvoir le faire de manière électronique et diminuer le nombre de signatures qu’on doit avoir», a suggéré cet ancien candidat de Projet Montréal.