Manif: les syndiqués de TVA prêts à la grève le 22

MONTRÉAL — Plus d’une centaine de syndiqués de TVA ont manifesté durant leur heure de lunch, mercredi, pour dénoncer la lenteur des négociations quant au renouvellement de leur convention collective. Et ils se disent prêts à déclencher leur grève générale illimitée dès le 22 septembre, en pleine campagne électorale.
Devant les bureaux du télédiffuseur, dans l’est de Montréal, le message inscrit sur les deux camions stationnés près des manifestants était clair: «Les négociations piétinent avec TVA. Pas d’entente, pas de soirée électorale!»
Les travailleurs, membres du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), affilié à la FTQ, menacent d’utiliser le mandat de grève dont ils se sont déjà dotés, à 86,5 pour cent, et ce, à compter du 22 septembre.
«La décision reste à prendre au niveau du comité de négo pour la stratégie au niveau de la grève, mais il y a de fortes chances que ce serait une grève illimitée», a confié en entrevue sur place avec La Presse canadienne Réal Leboeuf, conseiller syndical au SCFP.
«Effectivement, il n’y aura pas de soirée électorale à TVA si on quitte, parce que tous les journalistes sont représentés par nous également, les employés de bureau, techniciens, réalisateurs. Donc l’ensemble de la bâtisse serait vidé», s’est exclamé M. Leboeuf.
La direction déterminée
Mais la direction de TVA a assuré du contraire et s’est dite déterminée à diffuser la soirée électorale, quoi qu’il advienne.
«Sans surprise, il s’agit d’un moyen de pression de la part du syndicat. Quoi qu’il arrive, la direction de TVA tient à confirmer qu’elle a tout mis en place pour assurer la diffusion de la soirée électorale, ainsi que sa programmation d’automne», a-t-elle répliqué, par voie de communiqué.
De son côté, la haute direction québécoise du SCFP s’était même déplacée devant TVA et est venue s’adresser aux manifestants.
«Il y a un sentiment d’appartenance que la direction de TVA devrait choyer. Vous avez fait la force de TVA au cours des dernières décennies», a lancé le directeur québécois du SCFP, Marc Ranger, avant d’être interrompu par les applaudissements, les cris et les klaxons.
Points en litige
Les points en litige ne sont pas les salaires, mais les abolitions de postes et ce que le syndicat appelle la sous-traitance vers les filiales de Québecor et de TVA, comme les studios Mel’s.
Quant aux négociations proprement dites, «c’est carrément bloqué», rapporte M. Leboeuf. Les parties se sont encore rencontrées en conciliation mardi, mais aucune autre date de négociation n’est prévue, a-t-il ajouté.
Mais la direction assure du contraire. «Le syndicat fait de la désinformation à l’effet que des tâches des employés de TVA seraient transférées vers des employés d’autres filiales de Québecor. Des dispositions sont prévues à la convention collective qui encadrent et protègent les employés contre la sous-traitance, incluant si ce sous-traitant est une filiale de Québecor ou de Groupe TVA», a affirmé la direction de TVA.
Elle nie aussi les affirmations syndicales quant aux abolitions de postes. «Seulement quatre mises à pied ont été enregistrées parmi les postes syndiqués au cours des 10 dernières années et aucune en lien avec la sous-traitance. Le Groupe a d’ailleurs comblé plus de 150 postes permanents depuis la signature de la dernière convention en 2014», fait-elle valoir.