Premier dialogue entre exo et les usagers mécontents de Deux-Montagnes
Ils se disent «exospérés» par les retards, les trains bondés et la suppression de plusieurs passages sur la ligne de train de banlieue de Deux-Montagnes; une centaine de ces usagers quotidiens ont manifesté mercredi dans le centre-ville de Montréal pour remettre leurs revendications aux représentants des agences de transport.
«Je vais prendre vos demandes, et je vous assure qu’il y aura une réponse», a affirmé le porte-parole de l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM), Simon Charbonneau, en recevant le communiqué des manifestants. Les représentants de CDPQ Infra, à l’origine du projet de Réseau express métropolitain (REM) et ceux d’exo étaient aussi présents à la rencontre. C’est la première fois qu’une rencontre de ce type se déroule avec tous les représentants impliqués dans ce dossier sensible, qui cristallise la colère de nombreux usagers de trains de banlieue.
Magalie Barré, une utilisatrice de la ligne et co-organisatrice de la manifestation, s’est dite satisfaite de l’opération. S’ils ont réussi à porter leurs revendications, la victoire ne sera acquise que lorsqu’ils auront obtenu des réponses et des gestes concrets pour améliorer leur situation, a-t-elle lâché, à la fin de la manifestation.
«Ce que j’aimerais, c’est qu’ils regardent s’il y a moyen de construire une voie temporaire sur le côté et assurer un maintien de la ligne de train», a-t-elle déclaré à Métro, après la rencontre.
Après 2020, les trains de ligne Deux-Montagnes ne se rendront plus au centre-ville de Montréal puisque le tunnel sous le mont Royal sera en travaux pour accueillir le REM.
«On a du mal à voir ce qui sera concret. On parle de navettes avec des voies express. Je veux bien, mais ça ne se fait pas du jour au lendemain. On est inquiet sur les propositions. On veut qu’on nous propose un temps de trajet [alternatif] acceptable, a soutenu Magalie Barré. À part avoir des navettes qui volent au-dessus du trafic, j’ai du mal à imaginer comment ma vie ne pourrait pas être chamboulée en janvier 2020», a-t-elle ajouté, désabusée par la fermeture de la ligne annoncée dans deux ans.
Bien que des mesures alternatives aient été mises en place, elles ne sont pas efficaces, ont soutenu les manifestants.
«On veut qu’ils nous écoutent pour voir qu’il y d’autres solutions qui existent, moins chères, avec moins d’impacts sur l’environnement», a dénoncé Rossitza Nikolova, une usagère présente à la manifestation. Plusieurs ont aussi rappelé l’absurdité de détruire une ligne de trains électrique, la ligne Deux-Montagnes, pour la remplacer par le REM, un train lui aussi électrique.
Organisé sur le groupe Facebook Mouvement/Rally train Deux-Montagnes, près de 1500 usagers de cette ligne de train de banlieue manifestent leur mécontentement depuis des mois sur le réseau social. Ils se disent ignorés par les autorités et impuissants face au projet du REM, pour lequel ils n’ont pas été consultés, notamment sur les perturbations entraînées par les chantiers.
exo, CDPQ Infra et l’ARTM défendent à chaque intervention publique l’impossibilité de garantir la ponctualité des trains en raison des travaux du REM. Ils affirment cependant que le dialogue est indispensable entre les différents acteurs impliqués dans ce projet.