Montréal décide du futur de l’aviation
Jusqu’au 30 novembre, près de 1 300 délégués de 135 pays et de 27 organisations internationales sont réunis à Montréal afin de répondre aux défis posés par la croissance fulgurante du trafic aérien.
La 12e conférence de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) a en effet débuté lundi sur fond d’urgence planétaire. Près de 3 milliards de voyageurs prennent l’avion chaque année. En 2030, l’OACI prévoit que ce nombre doublera, pour atteindre 6 milliards de passagers.
«Les États s’entendent sur la nécéssité d’agir dès maintenant pour répondre à la demande globale», a déclaré le président du Conseil de l’OACI. L’organisme qui relève des Nations Unies a déjà mis de l’avant un système d’amélioration à implanter graduellement partout dans le monde pour harmoniser les règles de l’espace aérien, optimiser son utilisation et créer un «ciel unique» pour tous. «Il y a consensus sur le fond de la question. Il s’agit maintenant de préciser le quand et le comment», résume la directrice de la navigation aérienne de l’OACI, Nancy Graham.
C’est que les difficultés techniques qui font obstacle à l’expansion continue de l’industrie de l’aviation varient grandement d’un pays à l’autre. Par exemple, les Etats-Unis, le Canada et l’Europe ont déjà investi dans des systèmes de navigation par satellite, un pas que tous n’ont pas encore franchi.
À cela s’ajoutent d’autres considérations techniques en lien avec les retards de vol qui se multiplient, et qui aggravent les problèmes de pollution. «Les aéroports imposent de plus en plus de pénalités aux compagnies aériennes en raison du bruit et des émissions de gaz à effet de serre. Comme on ne peut contrôler la croissance effrénée de l’industrie, on met beaucoup de pression pour accélérer l’uniformisation des normes» explique le directeur de recherche en aérospatiale à l’École de technologie supérieure (ÉTS), Hany Moustapha.
L’OACI souhaite faire adopter une première série de changements à l’échelle de la planète dès 2014, mais plusieurs craignent que le manque de ressources financières ne mine le projet dans certaines régions. «Nous devons prendre en compte plusieurs vitesses de développement au sein de l’industrie, admet le directeur australien de la sécurité aérienne, John McCormick. Des lignes directrices sont nécessaires, mais il revient à chaque nation de décider individuellement comment elle investira dans l’amélioration de ses infrastructures.»
Dans le cadre de la conférence, les membres de l’OACI doivent également formuler des recommandations sur la sécurité aérienne et la prévention du terrorisme.