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Peu de temps pour agir

Au cours des dernières élections, j’ai été plutôt enchanté par les engagements ambitieux des partis politiques concernant la réduction des gaz à effet de serre et, dans une moindre mesure, de réduction de la dépendance au pétrole. Des engagements qui ont été répétés par le gouvernement depuis l’élection.

En revanche, les groupes environnementaux ont été déçus du premier budget de ce gouvernement. Rien de concret pour le transport en commun, fer de lance de toute stratégie de réduction des énergies fossiles. Bien entendu, le ministre des Finances a réitéré l’engagement de son gouvernement d’investir davantage dans le transport en commun, mais contrairement au fameux dicton, son dernier mot fût un mot et, malheureusement pas un chiffre!

À l’échelle locale, maintenant, la Ville de Montréal s’est dotée d’un nouveau maire et d’un nouveau comité exécutif. Le fait que Josée Duplessis ait été nommée responsable du développement durable a été peu souligné par les médias. Pourtant, Madame Duplessis a dédié sa carrière à la cause environnementale. Conseillère de ville pour Projet Montréal, sa nomination peut laisser présager d’une ouverture encore plus grande que la précédente administration pour le dossier.

En plus d’être issue du milieu de l’environnement, Madame Duplessis a donc au moins deux autres choses en commun avec son homologue provincial, Monsieur Breton. Tous deux ont des objectifs ambitieux, mais très peu de temps pour s’y attaquer. Avec le Budget Marceau, il faut maintenant ajouter qu’ils n’auront pas plus d’argent pour le faire.

Ont-ils les mains liées pour autant? Pas du tout. Plusieurs mesures peu coûteuses ou sans coût pourraient être mises en œuvre rapidement.

La promotion du transport actif est un exemple. Il a un coût très faible et de nombreux bénéfices. L’aménagement des voies cyclables se résume pour ainsi dire à ajouter de la peinture sur la chaussée. Ces voies sont pourtant très efficaces et très utilisées. Les stationnements à vélos peuvent être multipliés en obligeant les propriétaires par voie réglementaire de prévoir davantage de places ou en multipliant les stationnements avec publicité, déjà présents à Montréal.

Par ailleurs, tout aménagement visant à réduire la vitesse des voitures rendra les rues plus sécuritaires et favorisera ainsi la marche et le vélo. Ces mesures dites d’apaisement de la circulation peuvent être intégrées aux travaux déjà prévus à un coût relativement faible. Il s’agit d’élargir un trottoir, d’installer un dos d’âne, d’ajouter des plantations ou parfois de simplement tracer des lignes au sol pour réduire l’espace dédié aux voitures.

Évidemment, il faudrait aussi poursuivre et augmenter l’appui aux différentes initiatives de promotion du transport en commun et du transport actif des groupes comme Vélo-Québec et des Centres de gestion des déplacements.

Bien qu’ils soient faibles, il y aura quand même des coûts, mais il faudrait plutôt les considérer comme des investissements. Les chercheurs ont identifié des liens directs entre l’utilisation de la voiture et l’embonpoint et même l’obésité. Par ailleurs, ils ont établi clairement la diminution des risques de développement d’autres conditions ou maladies cardiovasculaires lorsqu’on s’adonne au vélo ou à la marche régulièrement.

Les coûts de l’embonpoint, de l’obésité et des maladies cardiovasculaires se chiffrent en centaines de millions, voire en milliards de dollars.

De plus, il existe d’autres bénéfices pour la société que l’augmentation du transport actif comme la réduction des gaz à effet de serre et la réduction des polluants de l’air. Enfin, il a été démontré que les citadins qui utilisent moins leur voiture dépensent davantage dans la communauté, contribuant ainsi au développement économique du Québec.

Il n’est peut-être pas possible de calculer le retour sur l’investissement de l’aménagement d’une voie cyclable, mais le gros bon sens indique que celui-ci est énorme.

Les mesures rentables et efficaces pour protéger l’environnement existent. Dans le contexte politique actuel, M. Breton et Mme Duplessis auraient tout avantage à travailler à les mettre en œuvre sans pour autant délaisser le travail de plus longue haleine sur les mesures qui nécessitent de plus grands investissements.

Il n’y a aucune raison que les douze prochains mois ne constituent pas une année exceptionnelle pour le développement durable de Montréal et du Québec.

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