L’opposition dépose une plainte au DGEQ contre Projet Montréal
Ensemble Montréal a déposé une plainte auprès du Directeur général des élections du Québec (DGEQ) contre Projet Montréal, dans le cadre de l’élection partielle dans Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles.
«On pense qu’il y a des ressources de la Ville qui ont été utilisées pour ces annonces-là», a lancé le chef de l’opposition, Lionel Perez. Ce dernier accuse Projet Montréal de faire des annonces politiques pour favoriser sa candidate à la mairie de RDP-PAT, Caroline Bourgeois
L’annonce de la réfection de «la pire route au Québec» a fait grand bruit dans l’Est de l’île, samedi dernier. La mairesse Valérie Plante avait annoncé que la rue allait être repavée sur 11 kilomètres, sans préciser les montants investis, puisque le projet fait l’objet d’un appel d’offres. La candidate de Projet Montréal au poste de mairesse de RDP-PAT, Caroline Bourgeois, avait salué cette annonce.
Mercredi, Mme Plante était dans le quartier de Saint-Michel pour annoncer un plan d’action pour l’accueil des nouveaux arrivants. Lionel Perez ne croit pas qu’il y a une coïncidence.
«La semaine passée à Rivière-des-Prairies, aujourd’hui à Saint-Michel, comme par hasard, il y a deux partielles», a dit le chef de l’opposition.
Pour l’opposition, ces annonces faites dans le cadre des activités de la mairesse, donc financée par l’Hôtel de Ville, seraient en réalité une dépense électorale masquée en faveur des candidats de Projet Montréal dans RDP-PAT et Saint-Michel.
Pour la mairesse, il n’y a aucun lien entre ces annonces et les élections partielles puisque la réfection du boulevard Gouin a été prévue dans le programme triennal d’immobilisations (PTI) 2018-2019 de la Ville de Montréal, présenté en novembre.
«J’aimerais rappeler à l’opposition qu’on a réservé des sommes pour Gouin dans le PTI et le budget. Eux qui ont été au pouvoir pendant 4 ans, ils n’ont rien fait pour le boulevard Gouin, mais absolument rien fait», a-t-elle rétorqué.
Les élections partielles de RDP-PAT et Saint-Michel sont prévues pour le 16 décembre prochain.
Le DGEQ n’a ni confirmé ni infirmé la réception de la plainte. Si une plainte a bel et bien été déposée, le DGEQ l’analysera et décidera s’il enquête ou non sur cette affaire.
D’un point de vue réglementaire, la plainte de l’opposition concerne la Loi sur les élections et des référendums dans les municipalités, qui défend le principe d’équité et de transparence entre tous les partis et candidats.
«Dans cette situation, il faudrait regarder si les interventions sont faites en période électorale, si elles ont un coût, si elles sont partisanes et si elles offrent une visibilité à un parti ou à un candidat», a détaillé la porte-parole du DGEQ, Julie Saint-Arnaud.
Si ces critères sont réunis, le DGEQ va alors analyser si les dépenses ont été approuvées par le parti et payées à même le fonds de dépenses électorales.
Si le DGEQ constate une violation du règlement à l’issue de son enquête, il pourra alors infliger une amende financière à Projet Montréal d’un montant minimal de 5 000$.