La persévérance scolaire encouragée en milieu défavorisé
Même si le taux de décrochage s’est considérablement amélioré durant la dernière décennie à Montréal, il y a toujours presque un jeune sur cinq qui décroche avant d’obtenir d’un premier diplôme. Différents organismes et acteurs du milieu scolaire s’impliquent pour encourager les jeunes de milieu défavorisés à ne pas baisser les bras.
«La persévérance est à la base de tout, mais ça vient avec la confiance en soi et d’autres aptitudes qu’il faut aider les jeunes à développer, a soutenu la directrice du développement et des communications de la Fondation de l’Office municipal d’habitation de Montréal (OMHM), Line Bellavance. Si on veut outiller nos jeunes pour l’avenir, ça passe par l’école, par au minimum l’obtention d’un diplôme.»
Selon Réseau réussite Montréal, le taux de décrochage à Montréal demeure plus élevé que le reste de la province, soit de 15,9% comparativement à 14,6% pour l’ensemble du Québec. Le taux de décrochage est aussi encore plus élevé dans les milieux défavorisés.
Divers organismes et acteurs du milieu scolaire travaillent à intervenir auprès des élèves à risque de décrocher, dans le but d’assurer leur diplomation. La persévérance scolaire passe par les services d’aide aux devoirs, la récupération et autre intervention académique, mais le concept va au-delà de ça.
«C’est aussi de trouver des moyens pour se raccrocher à l’école, comme des activités sportives ou artistiques, qui font en sorte que les élèves vont rester, se trouver une passion, un métier», a souligné Mme Bellavance.
C’est pourquoi la fondation finance des organismes oeuvrant dans les jeunes vivant dans les HLM, comme l’organisme nord-montréalais Coup de pouce jeunesse.
Récemment, l’organisme a reçu une aide financière de la Fondation OMHM pour bonifier Club Réussite, son projet d’aide aux devoirs, de manière à le rendre plus attrayant.
«Les jeunes savent qu’ils en ont besoin, mais on ne se cachera pas que ce n’est pas ce qu’il y a de plus emballant. On a donc ajouté un volet ludique où ils apprennent différents arts, et leur faisant développer d’autres compétences», a dit la directrice de l’organisme, Jessica Landry.
Parmi les déterminants de la persévérance scolaire, Réseau réussite Montréal cible entre autres l’encadrement parental. Or, il arrive que des parents, pour toutes sortes de raisons, ne sachent pas comment aider leurs enfants avec leurs devoirs.
«Au Club Réussite, nous avons une intervenante qui vient faire le pont avec les parents, leur permettent de venir chercher des outils, des stratégies, pour soutenir leurs jeunes», a exprimé Mme Landry.
Résultats
Coup de pouce jeunesse reconnaît avoir senti une grande différence entre l’engouement face au projet pilote, qui incluait seulement l’aide aux devoirs, versus le Club Réussite. «Les jeunes nous en parlent tous les jours», s’est enthousiasmée Mme Landry.
Pour sa part, Mme Bellavance explique que la Fondation OMHM reçoit aussi des échos de la part des jeunes qui témoignent de leurs parcours, de l’importance d’avoir des gens qui croient en eux. «Ils deviennent des modèles positifs dans leurs communautés et encouragent ainsi les autres à faire de même», a-t-elle souligné.
Et même si les Journées de la persévérance scolaire, qui se déroulent jusqu’au 15 février, sont une bonne occasion de mettre la lumière sur la réussite scolaire, Mme Bellavance croit qu’on ne parlera «jamais assez» de persévérance scolaire.
«Les parents travaillent fort dans la mesure de leurs capacités, les organismes s’impliquent, les écoles repèrent les jeunes plus sujets au décrochage. Certains jeunes passent encore à travers les mailles du système, mais je crois qu’on peut continuer tous ensemble à faire baisser les chiffres», a-t-elle jugé.