Une trentaine d’espaces de stationnement retirés pour agrandir le parc Baldwin
Le parc Baldwin sera de nouveau agrandi cette année, entraînant le retrait d’une trentaine d’espaces de stationnement situés en face d’une école primaire du quartier Plateau-Est.
Le conseil d’arrondissement du Plateau-Mont-Royal a adopté lundi soir une ordonnance qui met fin à la circulation automobile sur la terrasse Mercure, une ruelle localisée au cœur du parc Baldwin située en face de l’école primaire Saint-Louis-de-Gonzague, qui accueille entre ses murs quelque 400 enfants de l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal et des environs.
Un appel d’offres sera lancé au cours des prochaines semaines afin que les travaux d’agrandissement de ce parc se déroulent de juillet à octobre. Cette décision, qui entraînera le retrait de 33 espaces de stationnement, vise à rendre les déplacements à pied des écoliers plus sécuritaires. Ceux-ci pourront ainsi passer de la cour d’école au parc Baldwin sans avoir à traverser deux voies de circulation, comme c’est le cas actuellement.
«On travaille de plus en plus pour sécuriser les déplacements à pieds et à vélo. Cette mesure va réduire les risques que des automobilistes fassent des demi-tours [à proximité de l’école], donc ça va augmenter la sécurité des enfants», a affirmé à Métro la conseillère d’arrondissement dans le district De Lorimier, Josefina Blanco.
Cet agrandissement permettra d’ailleurs de planter 26 arbres en plus d’ajouter des supports à vélos, des tables et des bancs dans ce parc achalandé, qui compte notamment une piscine extérieure, des jeux d’eau et deux petits terrains de soccer.
Déplacements sécuritaires
Rencontrée à la sortie des classes lundi en compagnie de son enfant, la présidente du conseil d’établissement de l’école Saint-Louis-de-Gonzague, Annie Soutière, s’est réjouie de cette décision, dont elle a été informée par l’arrondissement la semaine dernière.
«Les enfants pourront profiter plus facilement du parc en étant plus autonomes dans leurs déplacements», a-t-elle souligné. Cette dernière a toutefois indiqué, à l’instar d’autres parents rencontrés par Métro, qu’elle ne laissera pas son enfant marcher seul à l’école une fois ces travaux terminés, car plusieurs voitures ne respectent pas la limite de vitesse de 30 km/heure sur les autres rues entourant cette école.
«C’est une entrave qui contribue au sentiment d’insécurité [des parents]», a déploré Bernardus Valkenburg, commissaire dans le Plateau-Mont-Royal pour la Commission scolaire de Montréal.
«En raison de ce sentiment d’insécurité, les parents commencent à déplacer leurs enfants en voiture en allant vers le travail et ça densifie particulièrement la circulation automobile autour des écoles. […] C’est un cercle vicieux», a-t-il ajouté.
Un constat que partage la responsable des enjeux d’aménagement du territoire au Conseil régional de l’environnement de Montréal, Tania Gonzalez, qui a rappelé que «la recherche prouve que c’est vraiment au niveau de l’aménagement urbain qu’on peut réduire la vitesse des automobilistes».
Consciente de cette problématique, Josefina Blanco a indiqué que l’arrondissement entendait mettre en place davantage d’aménagements physiques, comme des dos-d’âne et des saillies de trottoir, afin de «forcer» les automobilistes à ralentir sur les rues locales de l’arrondissement.
La gestion de la vitesse des automobilistes est d’ailleurs un des thèmes analysés actuellement par les groupes de travail formés dans le cadre du plan d’action Vision Zéro de la Ville de Montréal, dont une des ambitions est d’implanter plus de mesures de modération près des parcs et des écoles de la métropole.
Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a par ailleurs indiqué par courriel que «des opérations de prévention sont entreprises régulièrement par des agents sociocommunautaires ainsi que des agents de quartier en sécurité routière» afin de «maintenir la sécurité dans les zones scolaires».
Opposition
Cet agrandissement surviendra sept ans après qu’une trentaine de places de stationnement ont été retirées sur la rue Marie-Anne Est afin d’augmenter la superficie de cet espace vert. Une décision qui avait alors soulevé l’ire de plusieurs automobilistes qui résident dans le secteur.
«Ce n’est pas bien. En tant qu’automobiliste et chauffeur de taxi, je souffre à cause de cette décision-là», a commenté lundi un père de famille ayant stationné sa voiture sur la terrasse Mercure pour aller chercher ses enfants à l’école.
«Les bénéfices pour tout le monde sont beaucoup plus importants que des impacts comme celui-ci», a pour sa part noté Mme Blanco.