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La présidente du conseil municipal Cathy Wong siégera comme indépendante

diversité Cathy Wong
La responsable de la lutte contre le racisme et la discrimination au comité exécutif, Cathy Wong. Photo: Archives | Métro
Henri Ouellette-Vézina - Métro

La présidente du conseil municipal, Cathy Wong, quitte l’opposition officielle. Elle siégera dorénavant comme conseillère indépendante au sein de son district de Peter-McGill.

«Je ne suis pas en chicane avec Ensemble Montréal, a assuré l’élue en entrevue à Métro J’ai parlé avec [le chef de l’opposition] Lionel Perez hier. Je reconnais que son rôle peut être difficile, mais il est essentiel dans une démocratie. Ma décision, je la prends indépendamment de son leadership ou des décisions de son parti.»

L’ancienne chroniqueuse du quotidien Le Devoir et de Radio-Canada assure qu’elle n’a pas l’intention de se joindre à une autre formation politique pour le moment. «Je ne suis pas à la recherche d’un parti, plutôt à la recherche de solutions», résume-t-elle.

Elle dit avoir pris cette décision «afin d’être en mesure de collaborer plus efficacement en amont avec l’arrondissement de Ville-Marie sur des dossiers» qui lui «tiennent particulièrement à cœur». «Le centre-ville a des enjeux extrêmement importants, complexes et difficiles, ajoute-t-elle. Je crois que je peux mieux servir mes citoyens comme indépendante et trouver des solutions, en faisant entendre les besoins et les préoccupants de mes citoyens à l’arrondissement.»

Circulation, construction, sécurité, logement ; les enjeux sont multiples et immédiats dans Ville-Marie, avoue la principale intéressée. «Il y a beaucoup de chantiers qui s’en viennent, sur la rue Sainte-Catherine, sur McGill College ou sur Peel. Ça amène tout un défi au niveau de la cohabitation respectueuse et saine sur le domaine public. Les espaces doivent être partagés. Et pour s’assurer que les chantiers se fasse de manière accessible, je dois être davantage présente pour porter la voix des résidants», plaide Mme Wong.

Elle souligne avoir l’intention de collaborer avec son conseil d’arrondissement pour intervenir «en amont» sur des problématiques concrètes. «J’ai envie de participer au développement de mon quartier, de rêver avec Ville-Marie», illustre-t-elle.

«Avec l’accumulation des dossiers, ma réflexion était certes en arrière-plan, surtout face à des enjeux de plus en plus complexes. Je voyais arriver l’été et je me disais qu’il fallait que je sois davantage en mode collaboration.» -Cathy Wong

La première femme à avoir présidé le conseil municipal de Montréal a également dans sa mire le Centre de Peter-McGill, dont la nouvelle bibliothèque et les espaces culturels doivent être livrés pour 2023 sur le site de l’ancien Hôpital de Montréal pour enfants.

Élue aux élections de novembre 2017, qui ont porté Projet Montréal au pouvoir, Cathy Wong s’était retirée peu après du caucus d’Ensemble Montréal pour assurer son rôle de présidente du conseil municipal en toute impartialité. Elle annoncera officiellement son entrée comme conseillère indépendante à ses collègues du conseil d’arrondissement de Ville-Marie, mardi soir.

L’opposition «s’explique mal» la décision
Le chef d’Ensemble Montréal, Lionel Perez, a dit mal s’expliquer la décision de Mme Wong, lors d’une mêlée de presse. «Elle a besoin de devenir indépendante pour mieux travailler avec les services. Or, ça ne devrait pas être le cas. On a plein d’autres élus orphelins, m’incluant dans Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, et on peut toujours fonctionner, on peut avoir l’information dont on a besoin. C’est dommage», lance-t-il.

Il dénonce par ailleurs l’approche du parti de la mairesse Valérie Plante qui, selon lui, «impose cette façon de travailler» à la présidente du conseil municipal. «Ça démontre bien la façon dont travaille Projet Montréal avec d’autres élus», déplore-t-il.

Questionné à savoir si le navire d’Ensemble Montréal est en danger – il s’agit du 7e départ pour le parti – M. Perez s’est fait prudent, mentionnant que dans le monde municipal, «il y a une moins grande fidélisation des élus par la nature des choses, comme les partis s’orientent autour d’individus». «Ça fait partie de la réalité lorsqu’on est dans l’opposition. Projet Montréal l’a vécu aussi, le parti avait perdu plusieurs candidats, leur chef notamment, donc ce n’est pas quelque chose d’inhabituel», précise-t-il.

«La quasi-totalité de tous ceux qui ont changé de parti n’ont pas été réélus. La population veut qu’on respecte leurs choix», renchérit-il.

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