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Inondations: «pas le moment» de parler de déménagement, juge le maire de Pierrefonds-Roxboro

Le maire d'arrondissement de Pierrefonds-Roxboro, Jim Beis Photo: Photo: Cités Nouvelles/Archives
Henri Ouellette-Vézina - Métro

Le maire de Pierrefonds-Roxboro Jim Beis – dont l’arrondissement est l’un des plus vulnérables aux inondations à Montréal – s’explique mal la position du premier ministre François Legault, qui a affirmé dimanche que «s’il faut obliger des gens à déménager, on va devoir le faire», insistant sur le fait que des sinistrés en sont à une deuxième catastrophe en deux ans seulement.

«Honnêtement, ce n’est pas le temps de dire ces choses-là, confie-t-il en entrevue à Métro. En ce moment, ça prend de l’empathie et du soutien de tous les élus pour passer à travers la crise.»

«Il ne faut pas ajouter de stress aux citoyens, plaide-t-il également. Si des déménagements sont nécessaires, on aura le temps en masse pour en discuter avec le gouvernement, on pourra s’asseoir et impliquer les résidants dans le processus.»

Pour la conseillère dans le district de Bordeaux-Cartierville, Effie Giannou, il faut avant tout privilégier le dialogue. «C’est certain que plusieurs personnes se posent la question, à savoir s’ils voudront rester et encore passer à travers des réparations. La réalité est aussi très différente d’un arrondissement à l’autre, et ce n’est pas toujours la même urgence. Il faut en prendre acte», indique-t-elle.

Sur le terrain, avec leurs concitoyens, les deux élus d’Ensemble Montréal sont unanimes : les résidants sont inquiets, à peine deux ans après les ravages qu’ont causé les inondations de 2017.

«Il y a des préoccupations. Les gens sont inquiets, mais en même temps, les gens sont rassurés de notre proactivité. Ils voient les gestes qu’on a déjà posés.» -Jim Beis, maire de Pierrefonds-Roxboro

Dans les deux arrondissements, les digues naturelles ont presque toutes été installées, en amont d’une météo qui s’annonce moins clémente cette semaine à Montréal. «Les cols bleus sont rapides et très proactifs dans l’installation. Je pense que ça sécurise les résidants, considère Mme Giannou. Ça reste un nouveau système, donc on espère qu’il va être durable et qu’on va pouvoir le réutiliser dans le futur.»

Sans ces nouvelles digues naturelles, «on aurait déjà été inondés», laisse tomber Jim Beis. «Elles viennent protéger des endroits où on avait besoin de milliers de sacs de sable et de plusieurs personnes pour prévenir les inondations», se réjouit-il.

Les impacts de 2017
Depuis les inondations d’il y à deux ans, plusieurs façons de prévenir la montée des crues ont changé dans la métropole.

«En 2017, on ne s’imaginait pas que quelque chose de cette envergure pouvait arriver, témoigne M. Beis. Ce sont des situations exceptionnelles, mais on a appris, on a évolué, en faisant beaucoup de recherches pour voir quel système fonctionnait le mieux. Nos efforts paient aujourd’hui.»

Le maire dit demeurer lucide : «on va être inondés, c’est sûr, à certains endroits, mais on pense pouvoir largement minimiser les impacts sur la communauté», tranche-t-il, ajoutant que ses équipes «sont en mesure de protéger des secteurs particulièrement affectés par les inondations de 2017».

Pour plusieurs citoyens, «les blessures sont encore très fraîches», rappelle Mme Giannou.

«On a tous subi les inondations en 2017. Les gens repensent à leur stupéfaction, quand du jour au lendemain, le niveau d’eau avait surpassé les digues. C’est ça qu’on veut prévenir.» -Effie Giannou, conseillère dans Bordeaux-Cartierville.

Signe que des leçons ont été retenues, la Ville a été selon elle «beaucoup plus efficace» cette année, agissant avant même que le niveau d’eau n’augmente. «Dans mon coin, la première digue a été installée mercredi dernier, bien avant l’alerte. C’est ça qui a changé la donne cette fois-ci, c’est notre proactivité. Le fait aussi qu’on ait distribué des sacs de sable à chaque citoyen pour protéger leur domicile, je pense que ça a joué aussi. On est tous prêts», illustre la conseillère.

Lundi, la situation était «sous contrôle» dans Pierrefonds-Roxboro et dans Ahuntsic-Cartierville, alors que des dizaines de bénévoles s’affairaient toujours à la distribution et au tri de matériel de prévention. «Ce n’est pas parce qu’il fait soleil qu’on s’arrête. On continue le travail», assure Jim Beis à ce sujet.

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