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En hausse, l’immigration «stabilise» le vieillissement dans le Grand Montréal, dit la CMM

éconfinement : la ministre Chantal Rouleau insiste, le cap est maintenu, mais la réouverture ne se fera pas au détriment de la santé des Montréalais.
Photo: Josie Desmarais / Métro

L’immigration est «le principal facteur» de la hausse de population dans les régions de Montréal, Laval et Longueuil, conclut une étude de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) parue jeudi, qui souligne que le flux migratoire permet à la province de s’attaquer à des problèmes démographiques et sociaux concrètes.

«Il y a plusieurs avantages au niveau culturel ou social, mais d’un point de vue économique, la hausse permet de stabiliser notre population en âge de travailler, ce qui n’est pas le cas dans les autres régions du Québec, sachant qu’il y a un vieillissement important de la population», explique à Métro le responsable de l’Observatoire du Grand Montréal, Philippe Rivet.

«La proportion de la population immigrante est en constante augmentation», note la CMM dans son rapport, soulignant son évolution fulgurante, à 15,7% en 1986 jusqu’à 24,6% en 2016 dans le Grand Montréal. D’après les «projections démographiques» de Statistiques Canada, ce chiffre devrait atteindre 32,2% en 2036, contre 6,1% pour le reste de la province. À Toronto et à Vancouver, cette réalité est d’autant plus prononcée ; la population immigrante pourrait atteindre les 50% d’ici 15 ans.

Dans son bilan, l’organisme démontre également – données chiffrées à l’appui – que 85% des immigrants au Québec choisissent la métropole comme lieu de résidence. Ce sont environ 45 000 personnes qui s’établissent à Montréal chaque année en moyenne depuis 2010, ce qui place la ville au cinquième rang à ce chapitre en Amérique du Nord, tout juste après New York, Toronto, Miami et Los Angeles.

Auparavant associée à Montréal seulement, l’immigration internationale «est maintenant répandue» dans la région métropolitaine, constate la CMM. Alors que sur l’île, 34% de la population provient de l’immigration, près de 30% des résidants de Laval le sont aussi. À Longueuil, 20% de la population est également issue de l’immigration.

«Ça fait un bout de temps à Montréal que l’immigration fait partie du paysage, mais aujourd’hui, c’est aussi le cas à Longueuil et à Laval. On constate aussi une hausse à l’interne sur les couronnes nord et sud, puisque les migrants de longue date de Montréal ou de Laval s’y déplacement également.»  -Philippe Rivet

Sur la couronne sud, 8,9% de la population provient de l’immigration ; au nord, ce chiffre atteint plus de 7%, alors que la moyenne provinciale frise les 4%.

Scolarité en hausse, chômage en baisse
Les «immigrants récents» du Grand Montréal sont «fortement scolarisés», note aussi la Communauté métropolitaine dans son rapport, soulignant que plus de la moitié d’entre eux ont au moins un diplôme universitaire. En comparaison, c’est le cas du quart des non-immigrants dans la région.

Dans la même veine, le taux de chômage connaît aussi de fortes diminutions chez les immigrants. Selon les données qui ont été collectées, «c’est chez les immigrants récents que le taux de chômage a diminué le plus rapidement», de 21,1% en 2012 à 11,9% en date de l’an dernier. À Toronto et à Vancouver, ces chiffres sont de 9,3% et de 7%.

Au total, le taux de chômage des immigrants dans le Grand Montréal atteint 7,5%, en comparaison avec 5,3% pour les non-immigrants.

«En particulier pour les immigrants installés depuis plus de cinq ans, on a maintenant des taux de chômage similaires à ceux de Toronto ou de Vancouver, ce qui pendant plusieurs années n’était pas du tout le cas», remarque Philippe Rivet.

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