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Un projet de gériatrie sociale pour briser l’isolement chez les aînés à Montréal

La ministre Marguerite Blais a annoncé qu'un projet de gériatrie sociale sera implanté dans certains quartiers de Montréal. Photo: Josie Desmarais/Métro

Un projet de gériatrie sociale sera implanté dans certains quartiers montréalais afin de lutter contre «les ravages» de l’isolement chez les personnes âgées plus vulnérables et les rejoindre directement dans leur communauté.

«Je crois en cette approche et j’ai la conviction que sa mise en œuvre, ici au Québec, peut ouvrir la voie à des changements majeurs dans notre société à l’égard des aînés», a insisté la ministre responsable des Aînés et des Proches aidants, Marguerite Blais, en matinée mardi à l’hôpital Notre-Dame.

Avec pour objectif de favoriser l’autonomie, la sécurité et la participation sociale des personnes âgées en société, le projet entre autres prévoit «de créer un réseau de partenaires capables de repérer les aînés vulnérables et isolés dans leurs milieux de vie, d’entrer en contact avec eux, d’intervenir pour améliorer leur qualité de vie et de les accompagner vers les services appropriés».

Un financement global de 400 000$ sur deux ans sera accordé au Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal (CIUSSS) pour soutenir le projet sur son propre territoire, soit celui des quartiers Faubourg, du Plateau-Mont-Royal et de Saint-Louis-du-Parc.

La somme permettra l’embauche de trois intervenants qui pourront «coordonner» le projet.

«Les services et les organismes communautaires existent déjà. Il ne s’agit pas d’ajouter des ressources dans les équipes existantes, il y a d’autres budgets pour ça. L’objectif est de mettre tout ça ensemble et améliorer la concertation au niveau des différents partenaires existants», a illustré là-dessus la ministre Blais.

Proactif
Selon le docteur David Lussier, il est «nécessaire» d’agir de manière «proactive et préventive» pour permettre aux aînés de garder leur autonomie. «C’est l’objectif principal du projet», a-t-il estimé.

La création de cette communauté «bienveillante» passera principalement par l’information et la formation des acteurs de la communauté, que ce soit la population ou les employés de banque, épiceries ou salons de coiffure qui peuvent parfois se sentir au dépourvu devant une personne aux prises avec des problèmes cognitifs.

«L’objectif est que ces employés puissent savoir comment agir avec une personne qui a des problèmes cognitifs, qui a l’air peut-être un peu perdue. Qui appeler, comment les aider à mieux s’orienter, à les garder en sécurité, par exemple», a-t-il mentionné.

Partout au Québec? 
Le docteur Lussier estime que si les gens vivent plus longtemps qu’avant, ils ne vivent pas nécessairement mieux, d’où l’importance d’un projet comme celui-ci.

«L’accroissement du nombre d’aînés dans la population québécoise devient un enjeu de plus en plus urgent auquel nous devons faire face assez rapidement», a-t-il ajouté.

Loin d’être anodin, le choix de ces quartiers spécifiques a été fait car on y retrouve la plus forte concentration de personnes âgées vivant seules à Montréal.

«55% de la population de ce secteur est constituée d’aînés de plus de 65 ans vivant seuls», a illustré la ministre.

Pour l’instant, le projet n’est prévu que pour deux ans, dans ces secteurs-clés, mais l’élue caquiste ne cache pas sa volonté de «créer cette communauté» partout à Montréal et ailleurs au Québec.

«Vous savez, je suis une personne pressée, je veux que ça se fasse le plus rapidement possible», a-t-elle confié. À ses yeux, même avant la fin des deux ans, il serait possible de le voir éclore ailleurs à Montréal, et même partout au Québec.

«On sait que c’est un projet qui ne disparaîtra pas, et on espère l’implanter partout», a-t-elle laissé tomber.

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