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Surplus financiers de 8G$: QS réclame une baisse de la tarification du transport en commun

orange ligne métro
Photo: Archives Métro

À quelques jours d’une nouvelle hausse des tarifs du transport en commun dans le Grand Montréal, Québec solidaire demande au gouvernement Legault d’utiliser ses surplus financiers pour plutôt réduire la tarification dans la province, en plus d’améliorer le service.

«Le gouvernement n’aide pas suffisamment les sociétés de transport. C’est ce qui a entraîné une hausse [annuelle] des tarifs, ce qui est un frein à l’utilisation du transport collectif», a affirmé en entrevue à Métro le leader parlementaire de Québec solidaire et député de Gouin à l’Assemblée nationale, Gabriel Nadeau-Dubois. 

Le bilan de l’exercice financier 2018-2019 du gouvernement du Québec, qui s’est terminé à la fin mars, fait état de surplus de 7,91 G$, un montant qui est toutefois réajusté à environ 4,4 G$ lorsqu’on tient compte du versement au Fonds des générations pendant cette période.

Ce surplus «extravagant», bien plus important que celui attendu par la Coalition avenir Québec, devrait être réinvesti «en grande partie» dans l’amélioration de la fréquence et de la qualité du service de transport collectif ainsi que dans la réduction des tarifs afin de contribuer à la lutte aux changements climatiques, estime M. Nadeau-Dubois.

Une prise de position qui survient à quelques jours d’une nouvelle hausse des tarifs du transport en commun dans l’ensemble de la région métropolitaine le premier juillet. À Montréal, le prix d’un aller simple en autobus ou en métro passera de 3,25 à 3,50$, tandis que le forfait mensuel régulier augmentera de 1,50$ pour atteindre 86,50$.

«Je me mets dans la peau de quelqu’un qui prend le transport en commun et qui va voir les tarifs augmenter encore le premier juillet, alors que Québec a des surplus de 8G$. C’est très dur à avaler», a lancé le député de Gouin. 

Cette demande survient par ailleurs au moment où l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) étudie la possibilité de mettre en place, dans les prochaines années, un système de tarification sociale du transport en commun dans l’ensemble du Grand Montréal. Celui-ci pourrait, par exemple, permettre aux personnes à faible revenu ou faisant partie de certains groupes d’âge de bénéficier d’un tarif réduit pour le transport en commun.

«Il faut rendre le transport en commun plus accessible et efficace au Québec.» -Gabriel Nadeau-Dubois, leader parlementaire pour Québec solidaire

Financement
La réduction des tarifs du transport en commun pourrait toutefois nuire aux sociétés de transport en réduisant leur financement, a toutefois prévenu le président de Trajectoire Québec, François Pepin.

«C’est une lame à deux tranchants. Ces surplus ne seront peut-être plus là l’année prochaine», a-t-il souligné, notant que la baisse des tarifs des sociétés de transport en commun pourrait nuire à leur situation financière à long terme si les surplus ne sont plus au rendez-vous à Québec dans les prochaines années pour compenser celle-ci. 

Actuellement, les sociétés de transport du Grand Montréal tirent 30% de leurs revenus de la vente de titres de transport, ce qui représente la somme de 862 M$ l’an dernier pour l’ensemble de la région, selon des données de l’ARTM.

«Si on a des surplus, je crois qu’on devrait plutôt investir dans des infrastructures, parce que comme ça tu débourses seulement une fois l’argent», a ajouté M. Pepin, donnant comme exemples l’ajout de voies réservées et d’autobus de même que l’accélération du rythme d’installation d’ascenseurs dans le réseau du métro de la métropole. 

«Un bon timing»
En marge d’une conférence de presse mardi, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, a pour sa part déclaré que le dévoilement de ce surplus financier la semaine dernière offre «un bon timing» aux municipalités du Québec, qui renégocient actuellement le pacte fiscal qui les unit à Québec pour réclamer plus de financement, notamment par le biais d’un transfert d’un point de pourcentage de la taxe de vente (TVQ).

«C’est sûr que quand on entend des nouvelles comme quoi il y a des surplus importants, on a bien l’intention de profiter de ces surplus-là pour faire valoir la pertinence et l’importance de donner de l’oxygène aux villes, qui présentement dépendent essentiellement de la taxe foncière pour tout, autant la construction des routes que [celle] des parcs», a-t-elle rappelé. 

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