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Cannabis dans les festivals: l’approche restrictive du gouvernement montrée du doigt

Selon Martin Roy, les festivaliers montréalais souhaitent surtout «ne pas être incommodés par la fumée secondaire» Photo: La Presse canadienne

Le Regroupement des événements majeurs internationaux (RÉMI) – dont les Francos, le Festival de Jazz, Osheaga et Igloofest font notamment partie –, déplore que le projet de loi 2 resserrant l’encadrement du cannabis sera une «réalité contrastante» pour les festivaliers, qui seront dorénavant passibles d’une amende de plusieurs centaines de dollars s’ils fument du cannabis.

«Les dix derniers mois l’ont démontré: les Québécois sont plus ouverts, plus tolérants que ça, comme en témoigne aussi leur rapport à l’alcool. À notre avis, ils n’ont pas de nos jours d’objection de principe avec le fait qu’il se fume du cannabis dans les festivals et événements», explique le PDG du RÉMI, Martin Roy, dans une lettre ouverte parue mercredi.

Selon lui, s’ils sont non-fumeurs, les festivaliers montréalais souhaitent surtout «ne pas être incommodés par la fumée secondaire». «On demande au gouvernement de créer des zones définies pour la consommation de cannabis dans les festivals. Ça nous semble être une solution plus pragmatique, plus adaptée, qui va permettre aux gens de s’autoréguler entre eux», explique M. Roy en entrevue à Métro.

En plus de la création de ces secteurs dédiés à la consommation, le regroupement somme aussi Québec de donner le pouvoir aux villes, lorsqu’elles octroient un permis, de décider s’il sera possible ou non de fumer dans chaque événement. «Clairement, l’encadrement autour de la Fête des neiges n’est pas le même que pour Heavy Montréal ou Osheaga. Il faut s’adapter», observe le président du RÉMI.

Ce privilège ainsi accordé aux municipalités irait d’ailleurs dans la même lignée que le compromis qui a été fait pour les parcs, dit Martin Roy ; Québec a effectivement permis aux villes il y a quelques mois de reconnaître certains espaces verts comme «autorisés» pour consommer du cannabis.

«Je comprends les festivaliers d’être un peu perdus. On en sera à un troisième régime juridique en moins d’un an sur le cannabis. À l’automne, on va encore rechanger les règles du jeu.» -Martin Roy, président-directeur-général du RÉMI, invitant le gouvernement à inscrire le projet de loi «dans la réalité, avec une loi socialement accepté, applicable et appliquée».

Pour le moment, se désole le RÉMI, le PL2 «n’offre aucune réponse adaptée pour l’industrie, ni les festivaliers et les nombreux touristes de l’extérieur».

Québec «ne bougera pas»

Appelé à réagir, l’attaché de presse du ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Jonathan Valois, s’est fait catégorique: les propositions d’amendements au projet de loi ont déjà été refusées et le gouvernement ne changera pas son fusil d’épaule.

«Même si le cannabis est légal, on est toujours dans une réflexion de santé publique et de précaution, donc pour nous, le message est clair: les festivals ne sont pas des lieux où on veut qu’il y ait une consommation de cannabis», indique-t-il à Métro.

Si le fait de créer des zones dédiées au cannabis ou de donner plus de pouvoirs aux villes «sont des choses qui ont déjà été portées à l’attention du ministre [Lionel Carmant]», la position ne changera pas pour le moment, confirme M. Valois.

«Dans sa forme actuelle, le projet de loi est bien balancé. On ne compte pas donner suite aux demandes du RÉMI.» -Jonathan Valois, directeur de cabinet du ministre Lionel Carmant

Le ministère estime avoir reçu «plusieurs appuis» à sa position dans les derniers mois, ce qui l’encourage à aller de l’avant. «Bon nombre de villes nous ont dit que pour les festivals, par exemple, si ce n’était pas dans la loi, elles l’auraient fait elles-mêmes. On ne fait pas du tout cavalier seul en ce moment.»

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