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Vague de soutien aux Kurdes à Montréal

Kurdes
Une manifestation en soutien à la communauté kurde s'est tenue samedi à Montréal. Photo: Fondation kurde du Québec

Une manifestation a eu lieu samedi après-midi au centre-ville de Montréal pour demander à Ottawa de «prendre des mesures urgentes pour empêcher l’occupation turque et le nettoyage ethnique des Kurdes en Syrie» par la Turquie.

Organisée par la Fondation kurde du Québec, la mobilisation a rallié 300 manifestants de plusieurs communautés selon les organisateurs.

«Ce n’est pas seulement les Kurdes qui sont présents là-bas. Il y a des yézidis, des Arméniens, des Turkmènes, des Arabes, des Syriens. C’est un acte d’invasion et de guerre contre toutes ces minorités», rappelle Beritan Orde, l’une des organisatrices de la manifestation.

Celle-ci s’estime néanmoins apaisée par l’élan de solidarité qui a soufflé sur Montréal pendant près de deux heures à coup de slogans.

Offensive contre le YPG

Depuis le retrait des troupes américaines, la Turquie entend chasser la milice kurde syrienne des Unités de protection du peuple (YPG) des secteurs frontaliers dans le nord-est de la Syrie pour y instaurer une «zone de sécurité» de 32 kilomètres de profondeur. Le président turc Recep Tayyip Erdogan souhaite ainsi séparer sa frontière des zones contrôlées par les YPG, qu’il qualifie de «terroristes».

Maksuni Orde, porte-parole Fondation kurde du Québec, estime toutefois que ce raisonnement n’est qu’un «prétexte» pour lancer l’offensive. «La Turquie ne veut pas que les Kurdes aient de région autonome, qu’ils s’éduquent et qu’ils parlent leur langue. Elle ne veut pas que la population kurde exerce ses droits fondamentaux», fait-il valoir.

Donald Trump s’était d’abord opposé à l’attaque en menaçant la Turquie de sanctions économiques, mais s’est finalement rétracté en estimant qu’il s’agissait d’une «guerre sans fin». Un geste inattendu et considéré comme une trahison par les Forces démocratiques syriennes (FDS), qui étaient alliées à Washington dans le combat contre le groupe djihadiste État islamique (EI).

«Les combattants kurdes ont donné leur vie pendant quatre ans et les États-Unis les abandonnent maintenant aux mains des Turcs, se désole Beritan Orde. Quand [les États-Unis] ont des intérêts, c’est bien de les avoir de leur coté, mais une fois que les intérêts changent, ils changent de camp.»

La Fondation kurde du Québec appelle ainsi le gouvernement canadien et la communauté internationale à intervenir rapidement «avec des sanctions économiques, militaires ou politiques» sans quoi «on est en train de redonner la vie aux djihadistes».

«Ce n’est pas seulement le problème des Kurdes. Plusieurs terroristes islamiques sont dans les camps turcs. Il faut qu’on intervienne sinon ils vont se disperser dans la population. Ça va être un chaos pour les Kurdes et les communautés internationales, pour le monde entier», craint Maksuni Orde.

Selon le dernier bilan de l’Observatoire syrien des droits de l’homme, 81 combattants kurdes et 28 civils ont été tués depuis le début de l’assaut mercredi. L’ONU évalue que 100 000 personnes ont été déplacées.

Une vague de soutien aux communautés touchées par l’offensive a également déferlé à l’international samedi, avec plusieurs manifestations en Europe.

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