Soutenez

Laval remet la main sur 50 M$ perdus dans des contrats collusifs

Marc Demers Photo: Yves Provencher/Métro

La Ville de Laval a recueilli depuis la fin de la commission Charbonneau environ 50 M$ en «sommes détournées».

C’est ce qu’a confirmé la Ville, mardi. Ces montants en trop avaient été payés par la municipalité dans le cadre de l’administration de l’ex-maire Gilles Vaillancourt. Celui-ci a entre autres été reconnu coupable de fraude et de corruption en 2016.

«La récupération des sommes payées en trop à cause de la corruption et de la collusion qui sévissaient autrefois à Laval est une priorité pour notre administration», a souligné l’actuel maire, Marc Demers, dans un communiqué.

Ce total de 50 M$ provient en partie du Programme de remboursement volontaire (PRV) québécois, qui a pris fin en 2017. Celui-ci faisait appel à un remboursement de la part des entreprises visées.

«Bien que le Programme du gouvernement soit terminé, nous continuons à déployer les efforts nécessaires pour faire valoir les droits des contribuables lavallois et récupérer le maximum de fonds détournés depuis 1997», a ajouté le maire Demers.

La commission Charbonneau a révélé plusieurs actes répréhensibles de la part de haut-placés de l’administration Vaillancourt à Laval, qui s’est étirée de 1989 à sa démission, en 2012. L’enquête policière menée contre Vaillancourt avait démontré une ristourne de la valeur des contrats à la Ville de Laval.

L’opposition de la partie

L’opposition lavalloise a profité de l’annonce de la Ville pour réitérer son intérêt à mettre en place un gel des taxes sur le territoire de l’Île Jésus.

«En mai dernier, nous avons présenté une proposition de gel de taxes pour les budgets 2020 et 2021, a rappelé le conseiller municipal de Vimont, Michel Poissant, dans un communiqué. […] Aujourd’hui, le maire dit avoir récupéré 50 millions. Un gel de taxes est donc encore plus justifié.»

Cette mesure représenterait «un manque à gagner de 5 M$ par année pour la Ville», selon les élus de l’opposition.

Le maire Demers estime pour sa part que l’argent récupéré pourra servir au paiement comptant des immobilisations et à la mise en valeur de milieux naturels. L’administration désire aussi créer un nouveau fonds monétaire pour favoriser «l’intervention auprès des jeunes issus de milieux défavorisés».

À Montréal

La Ville de Montréal, aussi impliquée dans la commission Charbonneau sur l’octroi et la gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction, a déjà récupéré d’importants montants par le biais du PRV.

«Près de 27 M$» avait été récoltés le 1er juin. La Ville attend encore 4 M$ supplémentaire d’ici à l’année 2021.

Au-delà du programme volontaire, la Ville a entamé cinq actions pour remettre la main sur 45 M$ en montants injustement payés. Des sommes supplémentaires de 38.5 M$ seraient également générées par les lois sur l’insolvabilité.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.