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David Heurtel plaide pour le maintien du Publisac

L’ex-ministre de l’Environnement du Québec, David Heurtel, met en garde contre le «dogmatisme» dans le débat quant à l’avenir du Publisac et plaide pour le maintien de son mode de distribution actuel. Il rappelle que la transition écologique ne doit pas se faire «sur le dos de personnes qui n’ont pas voix au chapitre».

Évoquant «l’utilité sociale considérable» du Publisac dans la section Débats de La Presse de ce matin, M. Heurtel souligne que des décisions prises dans l’urgence peuvent avoir l’effet de «jeter le bébé avec l’eau du bain».

M. Heurtel rappelle que le Publisac, qui est consulté par 9 Québécois sur 10, permet aux ménages à faible revenu et aux personnes âgées de réaliser des économies et boucler leurs fins de mois.

«Il faut craindre, si l’on succombe au dogmatisme, que la transition se voulant verte n’en soit justement pas une et qu’on adopte au contraire, à la sauvette, des mesures brutales qui dénoteront surtout un manque de collaboration et d’analyse globale», écrit l’ancien ministre.

«Pouvons-nous, collectivement, réfléchir à des propositions qui auront de réels effets bénéfiques sur l’environnement et qui ne se feront pas au détriment de l’économie et de milliers de familles?», demande-t-il.

«Opt-in» et «Opt-out»

L’avenue proposée par la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) est celle d’uniquement distribuer le Publisac à ceux qui le demandent (le «opt-in») alors qu’il permet actuellement à ceux qui ne souhaitent pas le recevoir de se retirer (le «opt-out»).

«Imposer le opt-in en replacement de l’opt-out (option de retrait) pour la distribution entraînerait la fin du Publisac à cause de complexités et de coûts supplémentaires qui rendraient l’opération non viable», ajoute M. Heurtel, qui rappelle que l’emploi de milliers de Québécois sont en jeu.

L’Institut économique de Montréal soulignait dans une note en août 2019 que la politique de «l’opt-in» aurait l’effet «visible» de «diminuer le nombre de dépliants imprimés» et donc de menacer «le modèle d’affaires et même la survie des hebdomadaires locaux».

Alors que le provincial et le fédéral cherchent à assurer la viabilité des médias, l’IEDM ajoute que le palier municipal vient ainsi «générer des effets contraires aux objectifs» des autres paliers de gouvernement.

Transcontinental annonçait en mai que son Publisac serait fait de plastiques recyclés. Le président et chef de la direction de l’entreprise, François Olivier, avançait que la politique du «opt-in» demandée par «une minorité de citoyens» ne serait pas rentable. Andrew Mulé, directeur général et vice-président Métro Média, a aussi plaidé pour le maintien du mode de distribution du Publisac devant la Commission permanente sur l’eau, l’environnement, le développement durable et les grands parcs, qui s’est tenue en octobre. Métro Média édite le quotidien Métro ainsi qu’une vingtaine d’autres publications à Montréal et à Québec.

Dans sa lettre ouverte, M. Heurtel conclut que «le développement durable devrait être la poursuite et l’atteinte d’un équilibre entre le développement économique, le progrès social et la protection de l’environnement.»

«Le Publisac est au cœur d’un écosystème et l’affaire est plus complexe qu’il n’y parait. Nos décideurs doivent accepter de considérer tous les aspects de l’enjeu», résume M. Heurtel, qui a été ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques de 2014 à 2017.

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