La magie de Noël à la Mission Bon Accueil
À l’intérieur de la Mission Bon Accueil, résonnent des chansons du temps des fêtes qui sont écoutées par des enfants et parents, en attendant leur rencontre avec le père Noël, assis dans son énorme traîneau. Ces familles ont un point en commun: elles vivront cette année leur premier Noël dans leur pays d’adoption.
Plusieurs ont fui un endroit où sévit la violence. C’est le cas d’une jeune femme, Joelma De Carvalho, qui a quitté l’Angola au printemps 2018 en compagnie de ses deux enfants, des jumeaux, aujourd’hui âgés de 5 ans. Les trois ont atterri au Panama. Puis, ils ont remonté vers le Nord en empruntant différents moyens, dont l’autobus.
«Le plus difficile, fut d’être arrêtés à la frontière à Lacolle», raconte la jeune femme de 38 ans en essuyant une larme du revers de sa main. Depuis son arrivée au Québec, elle se sent bien accueillie.
«On prend soin de moi et de mes enfants et on me demande toujours si tout va bien», confie-t-elle. Mme De Carvalho apprend le français et souhaite un emploi comme femme de chambre dans un hôtel.
À l’approche du père Noël, un éclair de joie est visible dans les yeux de ses enfants. Plus tard, Alana et son frère Alan vont déballer chacun leur cadeau. Une princesse pour la première et une figurine d’un super héros pour le second.
Leur joie est tangible et communicative. À peu près au même moment, leur mère a la chance de rencontrer une compatriote originaire de son pays et maman elle aussi.
Briser l’isolement
Le directeur général de la Mission Bon Accueil, situé dans le Sud-Ouest, avec l’aide de 300 bénévoles ont offert samedi des cadeaux à quelque 2260 enfants. Le but de l’événement est aussi de briser l’isolement, explique Sam Watts.
En cette période économique marquée par la pénurie de main-d’œuvre, M. Watts observe que la clientèle à la Mission Bon Accueil compte de plus en plus de couples avec de jeunes enfants dont les deux travaillent.
«Si l’homme et la femme gagnent le salaire minimum et ont deux enfants, ils ne peuvent pas arriver. À la fin du mois, ils doivent faire des choix: acheter une nouvelle paire de bottes ou de la nourriture pour la famille», ajoute M. Watts.
Durant la journée, de nombreux bénévoles ont aidé à l’organisation de l’événement dont l’ancien joueur de hockey du Canadien, Lucien Deblois.
«Je ne suis pas une grande vedette ni l’un des joueurs les plus connus, mais je m’implique pour cette noble et grande cause», raconte l’ancien allier droit qui a gagné la coupe Stanley en 1986.
Derrière son habit de père Noël, on reconnait le maire du Sud-Ouest et président du comité exécutif de la Ville de Montréal, Benoit Dorais. Depuis quelques années, il aime jouer ce rôle.
«Cela me rend heureux, dit-il. Plusieurs familles ne peuvent pas connaître un Noël comme tout le monde. Juste de déballer un cadeau neuf et de prendre une photo avec le père Noël, c’est magique pour ces petites filles et garçons.»
L’organisme continue de recueillir des denrées pour aussi offrir des paniers de denrées aux plus démunis à la veille de Noël.