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Sécurité des piétons: Montréal appelée à «faire plus» pour les aînés dans Saint-Léonard

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Plus de la moitié des décès de piétons surviennent d’octobre à décembre. Photo: Depositphotos

Ensemble Montréal somme la Ville d’adopter des mesures «concrètes» pour assurer la sécurité des piétons, surtout celle des aînés, dans l’arrondissement de Saint-Léonard. Le parti d’opposition estime urgent de mieux programmer les feux de circulation et de prolonger les temps de traverse dans certains secteurs «particulièrement vulnérables», dont celui de la Place Lacordaire.

«Plusieurs citoyens, dont des personnes âgées, me font part de leurs inquiétudes à tous les jours», soutient la candidate de l’opposition dans le district de Saint-Léonard-Est, Angela Gentile. Elle affirme avoir tiré ces constats «sur le terrain», après des visites successives dans plusieurs résidences pour aînés dans son quartier.

«Nos aînés n’ont pas suffisamment de temps pour traverser. Ils ont peur, ils ne se sentent pas en sécurité. Ça les inquiète de voir que l’administration Plante ne fait rien.» -Angela Gentile, candidate d’Ensemble Montréal et femme d’affaires

Celle qui tentera d’être élue conseillère le 15 mars dans Saint-Léonard – elle fait face à Arij El Korbi de Projet Montréal – appelle la Ville à lancer un vaste chantier de consultation sur le sujet, afin de trouver des mesures qui feront consensus. «On peut faire beaucoup plus et agir rapidement, en commençant par les secteurs où se trouvent les aînés», tonne-t-elle.

Saint-Léonard… et ailleurs

Il n’y a pas qu’à Saint-Léonard que l’opposition s’inquiète de la sécurité des piétons. En décembre, le parti avait déposé une motion similaire au conseil municipal de Montréal. L’objectif était «d’offrir un environnement plus sécuritaire et plus propice pour le transport actif».

À l’instar de plusieurs élus de l’opposition, Mme Gentile considère «scandaleux» que le plan de reprogrammation des feux de circulation de la Ville soit prévu sur huit ans.

Fin novembre, Montréal s’est fixée un échéancier de cinq à huit ans pour ajouter des «feux piétons avec décompte numérique» sur toutes ses intersections avec des lumières. Ceux-ci seront aussi reprogrammés pour ajouter 4 à 6 secondes de temps de traverse. L’exercice impliquera un investissement de 58,5 M$, soit 43% de plus que le plus récent budget.

«C’est beaucoup trop long, argue la candidate. Ça prend des actions immédiates, dans les prochains mois, et pas dans des années. Ça doit devenir une priorité, un plan d’action rapide.»

La Ville se dit proactive

Appelée à réagir, la porte-parole au cabinet de la mairesse, Geneviève Jutras, indique que Montréal «multiplie les saillies de trottoirs» dans plusieurs arrondissements, dont Saint-Léonard.

«Plusieurs arrondissements ont aussi diminué la vitesse sur leurs routes locales. Et ils ont également dévoilé des plans locaux de déplacement. La Ville a aussi un programme de 25 M$ pour la sécurisation aux abords des écoles.» -Geneviève Jutras, porte-parole de la Ville

Le dernier budget de l’administration Plante, présenté en novembre, a aussi permis de déployer des brigadiers «à 45 nouvelles intersections», argue Mme Jutras. «On a aussi mis en place notre équipe post-collision», insiste-t-elle.

Une campagne en cours

Fin octobre, Montréal lançait une campagne de sensibilisation sur la sécurité des piétons aînés. C’est au mois de novembre, selon les données de la Ville, que les collisions avec des piétons surviennent le plus souvent.

Une situation qui serait notamment attribuable «à la diminution de la luminosité en fin de journée» et à l’arrivée de la neige.

Pour contrecarrer cette tendance, la Ville affirme que ses équipes installent continuellement de nouveaux signaux sonores en complément aux feux pour piétons. En reconstruisant ses infrastructures souterraines, un souci particulier est aussi accordé aux aménagements favorisant la sécurité des piétons.

Selon les plus récentes données du SPVM, 24 piétons ont perdu la vie en 2019 à Montréal. De ce nombre, 15 d’entre eux étaient des aînés. Il s’agit de l’année la plus meurtrière depuis 2010. Une réalité qui met en évidence «un problème majeur» pour la sécurité des personnes âgées, croit l’opposition.

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