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Brigadiers: Montréal injecte 1 M$ pour entamer un «rattrapage»

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, s'est entretenue avec la brigadière Carole Fortier, mardi matin. Photo: Josie Desmarais/Métro

Montréal embauchera près d’une cinquantaine de brigadiers pour sécuriser plusieurs intersections. La Ville, qui a demandé aux directions d’arrondissements de lui fournir une liste des secteurs les plus accidentogènes, réserve 1 M$ dans son budget 2020 pour entamer un rééquilibrage en matière de sécurisation des piétons.

«Il n’y a pas eu d’améliorations ou d’ajout de ressources chez les brigadiers depuis 2002. C’est clair qu’il y a un rattrapage à faire», a illustré mardi la mairesse de Montréal, Valérie Plante.

Au coin de la rue Beaubien et de la 25e avenue – un quadrilatère où se trouvent trois écoles primaires et où les travaux du SRB Pie-IX compliquent les déplacements –, la chef de Projet Montréal a insisté sur la nécessité de «mettre du renfort» en première ligne. Mais aussi «d’ajouter plus de signalisation», dont des panneaux d’arrêt et des traverses piétonnières bien identifiées.

«Si on veut soutenir le transport actif et inciter les petits, moyens et grands à marcher de manière sécuritaire, c’est nécessaire d’embaucher des brigadiers.» -Valérie Plante, mairesse de Montréal

La Ville n’écarte pas la possibilité d’embaucher encore plus de brigadiers si des besoins supplémentaires se faisaient sentir dans les prochaines années.

Mme Plante invite tous les élus municipaux, peu importe le parti, à participer. «C’est vrai que dans le centre-ville, il peut y avoir plus de conflits d’usagers, mais il en demeure pas moins qu’autour des écoles, que ce soit à Montréal-Nord, Rivière-des-Prairies, Pierrefonds-Roxboro ou Lachine, on veut que les enfants se sentent en sécurité», lâche-t-elle.

Qu’en pensent les brigadiers?

Pour la brigadière Carole Fortier, qui occupe la fonction depuis plus de cinq ans maintenant, l’ajout de ressources était devenu plus que «nécessaire».

«Avec la circulation d’aujourd’hui et l’agressivité des conducteurs, on a besoin de monde. Depuis quelques années, la façon de conduire des automobilistes a complètement changé à cause des travaux. Ils sont obligés de faire des détours, partir de chez eux 15 minutes plus tôt. Ça les dérange», témoigne-t-elle.

«Les gens voudraient être seuls sur la route et conduire comme ils veulent. Malheureusement, ils sont donc beaucoup moins patients. Il faut user de prudence.» -Carole Fortier, brigadière

Au fil du temps, Mme Fortier dit d’ailleurs avoir été victime de plusieurs insultes alors qu’elle faisait traverser des enfants. «Il y en a qui arrêtent et qui me disent qu’il y en a partout des arrêts, qu’on est fatigants. On se fait dire des choses, on se fait sacrer après», illustre-t-elle.

Le chef de la sécurité routière au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), Éric Soumpholphakdy, souligne que les brigadiers font beaucoup plus que d’aider les enfants à traverser. «Il y a toute une mission éducative derrière. Un brigadier vient aussi en aide aux enfants qui ne connaissent pas la réglementation. Pour nous, c’est vraiment une plus-value», observe-t-il.

L’opposition demande plus

Pour le conseiller de l’opposition dans Marie-Clarac, Abdelhaq Sari, la nouvelle est «très positive, surtout que c’est Ensemble Montréal qui avait déposé une motion en ce sens», lâche-t-il.

«On est très contents, mais ce n’est pas assez, explique-t-il. On se demande si ce sera des années-personnes ou des réelles personnes ajoutées. On va voir ce que ça va donner, mais on encourage la Ville à faire plus. C’est aussi très important de savoir où ces brigadiers seront assignés sur le territoire.»

Un rapport déposé en mars par la Commission de la sécurité publique, sur laquelle siège M. Sari, avait recommandé à la Ville l’embauche de brigadiers supplémentaires.

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