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Évitons les pharmacies

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Durant les prochaines semaines, plusieurs pharmaciens vont réduire les heures d’ouverture de façon à mieux répondre aux commandes téléphoniques et par Internet. Photo: Archives

Une première pharmacie de Montréal a décidé de fermer ses portes, mais demeure disponible pour les commandes par Internet et par téléphone. Plusieurs sont prises d’assaut notamment par des aînés qui veulent sortir de leur isolement.

La propriétaire-pharmacienne Véronique Magnan du Familiprix de la rue Papineau constate l’indiscipline des clients. «C’était infernal lundi et mardi. On avait mis des politiques en place comme se laver les mains, se tenir à une distance de deux mètres avec les commis. Les gens ne respectaient pas ces consignes et il fallait faire la police», explique-t-elle.

Avec les personnes âgées et les voyageurs de retour au pays qui se présentaient dans son commerce, elle a dû limiter l’accès.  «On ne veut pas qu’un de nos patients attrape le virus, dit la pharmacienne. On ne veut pas avoir ça sur la conscience.»

Un service de commande et de consultation est disponible par courriel, par téléphone et sur la page Facebook. La dizaine d’employés demeurent en place, alors que les livreurs acheminent médicaments et produits d’hygiène à la porte de leur client qu’ils saluent de loin.

Véronique Magnan, propriétaire pharmacienne du Familiprix sur la rue Papineau a décidé de fermer son commerce au public, mais il est ouvert pour les commandes téléphoniques.

Frénésie

«Ce que les Costco et Walmart ont vécu pour le papier de toilette la semaine dernière, on est en train de le vivre dans les pharmacies», indique le président de l’Ordre des pharmaciens du Québec, Bertrand Bolduc.

Concrètement, cela se traduit par un achalandage deux fois plus élevé qu’à la normale chez la pharmacie Martin Manseau de Lachine. «Les gens passent d’une pharmacie à l’autre à la recherche de masques, de désinfectant ou de gants, explique la technicienne en chef Kayla Beaudet. On n’a plus rien de tout cela.»

Les analgésiques sont également populaires. «Nos clients se ruent vers le Tylenol, de peur qu’on en manque, ajoute-t-elle. Il n’y a pourtant pas de panique à avoir, on en aura assez dans notre inventaire.»

Situation similaire chez Pharmaprix de la rue De Verdun, alors qu’on note trois fois plus de clients en une semaine. De plus, il est difficile de répondre à la demande, de nombreux employés étant isolés après leur retour de vacances. Heureusement que pour pallier à la demande, des dizaines de pharmaciens à la retraite ont offert leur aide durant la crise de la COVID-19.

Ration des médicaments

Par ailleurs, le renouvellement des prescriptions est limité à 30 jours. «Ce n’est pas le temps de faire des réserves de médicaments, on veut éviter le gaspillage», assure M. Bolduc.

Même son de cloche du côté d’Hughes Mousseau, directeur général de l’Association des bannières et des chaînes de pharmacies au Québec qui regroupe Jean Coutu, Pharmaprix, Uniprix, Proxim et Familiprix. «Par mesure de prévention, dit-il, nous limitions à deux paquets les médicaments en vente libre comme les acétaminophènes. Il faut éviter une pénurie.»

Par ailleurs, dans le but de limiter les déplacements et les contacts, il est recommandé de procéder par téléphone. «S’ils ont besoin de médicaments, d’une bouteille de shampooing supplémentaire ou du savon à linge, on va leur livrer», illustre M. Bolduc.

Les personnes présentant des symptômes de la COVID-19 ont l’ordre de ne pas se rendre en pharmacie. Il faut plutôt contacter le 1 877 644-4545.

En collaboration avec Éric Martel et Katrine Desautels

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