Montréal-Nord : la distanciation physique sonne le glas d’un club échangiste
La pandémie de COVID-19 a eu raison du club Obsession, une boîte de nuit nord-montréalaise qui se targuait d’être «le plus gros club échangiste au monde».
Le club apprécié des adeptes du libertinage a dû déclarer faillite moins de trois semaines après le début du confinement.
«On se doutait que ce n’était pas une crise qui allait durer juste deux semaines, explique Ray Gagné, ex-directeur de l’établissement. On avait besoin de nos gros weekends pour avoir notre cash-flow.»
«Ça fonctionnait bien. Une fois par mois, on avait une soirée thématique qui attirait 500-600 personnes. Les plus grosses soirées ont attiré plus de 1000 personnes.» -Ray Gagné, ex-directeur du club Obsession
Or, en cette période de rassemblements interdits et de distanciation physique, il n’est pas facile de mettre en branle un plan de relance pour une entreprise qui mise précisément sur les contacts intimes, voire sexuels, entre clients.
«J’ai l’impression qu’on ne sera pas inclus avec les bars [dans le plan de déconfinement du gouvernement]. On a besoin de proximité dans un milieu libertin», concède M. Gagné. Selon lui, il sera difficile de faire valoir les intérêts de son milieu auprès des autorités.
«On est perçus comme des moutons noirs. Les gens s’imaginent des choses qui sont fausses. On était un endroit qui avait plus classe que beaucoup de bars à Montréal.»
Le club Obsession: un projet ambitieux
En 2017, des entrepreneurs du milieu libertin lancent un projet ambitieux, celui d’ouvrir le plus gros club échangiste au monde.
D’abord nommé club «Entre Nous 2», l’établissement comprend spa, sauna sec piscine intérieure et chambres privées.
L’établissement s’agrandit en 2019 lors de l’aménagement d’une boîte de nuit dans le local adjacent.
Rebaptisé Club Obsession, le complexe situé sur le boulevard Henri-Bourassa à Montréal-Nord s’étend sur plus de 40 000 pieds carrés. Ses promoteurs promettent une expérience digne des nuits animées de Las Vegas.
Le lieu avait rapidement attiré les adeptes du milieu libertin, si bien que des rénovations avaient récemment été entamées.
Prêt pour une relance
Ray Gagné a tenté de relancer le projet en achetant la faillite à l’ancien propriétaire, mais s’est buté à des obstacles financiers trop importants. «J’ai continué à y croire», dit-il. Le club Obsession a finalement dû libérer son local, au début du mois de juin.
L’ex-directeur affirme toutefois avoir entamé des démarches pour un autre projet. Selon lui, la communauté libertine pourrait entendre de bonnes nouvelles bientôt.