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La CCMM appelle à plus de transport en commun en périphérie du centre-ville

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Un homme d'affaire sort de la station de métro Square-Victoria, au centre-ville. Photo: Josie Desmarais/Métro

La dépendance à la voiture se poursuit dans le Grand Montréal pour les employés dont le lieu de travail se situe à l’extérieur du centre-ville de la métropole, démontre une nouvelle étude, qui fait état des besoins pour une desserte élargie en transport en commun dans la région.

La Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM) a dévoilé jeudi les résultats d’une vaste étude qui compile les résultats de deux sondages menés auprès de 1000 travailleurs et de 500 entreprises de la région métropolitaine entre le 5 et le 26 février.

Au terme de cette démarche, la CCMM a constaté que la possibilité de se déplacer facilement pour se rendre au lieu de travail représente le deuxième critère en importance pour les employés dans le choix de leur employeur, après le salaire.

Dépendance à la voiture

Or, le manque d’offre de transport en commun dans la région incite nombre d’employés à continuer d’opter pour la voiture pour se rendre au boulot. Ainsi, 75% des employés dont leur lieu de travail se situe à l’extérieur du centre-ville utilisent leur voiture pour se déplacer, un pourcentage qui chute à 21% quant à ceux qui optent pour le transport collectif.

À l’inverse, 73% des personnes sondées qui travaillent au centre-ville s’y rendent en transport en commun, contre 35% en voiture. Un écart relié au fait que le coeur de la métropole dispose d’un vaste réseau de métro et de bus facilement accessible à ceux qui y travaillent, ce qui n’est pas le cas en périphérie.

«On a développé un réseau de transport en commun dirigé vers le centre, donc c’est normal que les gens qui y travaillent vont l’utiliser davantage. Ce qu’on illustre à travers ces chiffres-là, c’est que quand l’offre est là, elle est utilisée», affirme à Métro le président de la CCMM, Michel Leblanc.

80% | Selon ce sondage, plus de 80% des travailleurs du Grand Montréal «ressentent les effets négatifs de la congestion routière» ou d’une offre de transport collectif qu’ils jugent insuffisante.

Plus de transport en commun

Alors que l’étalement urbain s’accentue, la CCMM presse donc Québec d’accélérer la réalisation de plusieurs projets de transport en commun en périphérie du centre-ville de Montréal. À cet égard, l’étude souligne notamment le prolongement de la ligne bleue du métro vers le pôle industriel d’Anjou, l’ajoute de «lignes de bus et de tramway» pour relier tant l’est, le nord-est et le sud-ouest de Montréal à son centre-ville.

La CCMM estime d’autre part que l’aménagement d’un tramway électrique dans un axe est-ouest, à Longueuil, «améliorerait fortement la desserte en transport collectif de ce pôle d’emploi».

«Il faut voir le transport en commun comme étant un des facteurs à tenir en compte quand on veut développer une zone», souligne M. Leblanc. Il cite à cet égard l’Est de Montréal, où la Ville entend décontaminer de nombreux terrains afin d’y implanter des industries modernes. Il estime qu’une offre de transport collectif doit se concrétiser rapidement dans ce secteur pour desservir les employés qui s’y rendront éventuellement, afin d’éviter que ceux-ci n’optent pour la voiture.

«On doit envisager qu’on déploiera du transport collectif dès le départ, quand les terrains commenceront à être utilisés, même s’il est utilisé à perte au début», estime-t-il. Il pourrait s’agir du prolongement du Réseau express métropolitain vers l’Est, mais aussi de l’ajout de voies réservées pour bus dans ce secteur, illustre-t-il.

Michel Leblanc presse par ailleurs les entreprises à développer des «plans de mobilité» afin de faciliter les déplacements de leurs employés et d’inciter davantage ceux-ci à prendre le transport en commun.

«Dans les futurs développements, les entreprises pourraient avoir 50 places de stationnement au lieu de 100 et utiliser l’argent qu’ils sauveraient en offrant de payer une partie des trajets en transport collectif de leurs employés», propose à cet égard le président de Trajectoire Québec, François Pepin.

Plus de voitures en raison de la pandémie?

L’étude soulève d’autre part la possibilité que la crise sanitaire incite des usagers du transport en commun à opter pour la voiture par crainte de contracter le coronavirus, «ce qui intensifierait la congestion routière». La CCMM cite au passage un sondage CROP mené pour le compte de Métro. Celui-ci faisait état à la mi-mai de l’intérêt de nombreux usagers du transport en commun de se tourner plutôt vers la voiture ou plutôt vers la marche et le vélo.

«Il faut continuer de développer le transport collectif parce que c’est le seul moyen de contrer la congestion routière», martèle toutefois M. Pepin. La chute de l’achalandage du transport en commun des derniers mois représente, selon lui, un phénomène temporaire.

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