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Élections municipales: le transport en commun au coeur de la prochaine campagne

transport en commun STM
Une personne portant un masque sort d'une station de métro. Photo: Josie Desmarais | Métro

Les deux principaux partis à l’hôtel de ville de Montréal se lancent des flèches sur la question du transport en commun, qui se retrouvera au coeur de la prochaine campagne électorale, selon des experts. 

Tarification sociale, prolongement de la ligne bleue du métro, création d’une «ligne rose» et ajout de 300 bus hybrides: le développement du transport en commun s’est retrouvé au coeur de la dernière élection municipale, qui a porté Valérie Plante à la tête de Montréal, en 2017.

Alors qu’une élection municipale se profile en novembre prochain, plusieurs experts consultés par Métro estiment que cet enjeu occupera de nouveau une place centrale dans la campagne à venir au cours des prochains mois.

«La mobilité et le transport en commun, c’est le pain et le beurre de Projet Montréal. Ils ont misé là-dessus tout au long de leur mandat», constate le professeur invité à l’École nationale d’administration publique, Rémy Trudel.

Une tarification sociale entrera d’ailleurs en vigueur cette année à la STM pour les enfants et les aînés, tandis que le gouvernement du Québec a récemment octroyé 20 M$ supplémentaires pour permettre à l’Autorité régionale de transport métropolitain d’étudier la création d’un mode de transport «structurant» entre Lachine et le centre-ville. C’est ce que Mme Plante a qualifié en 2019 de «tronçon ouest de la ligne rose».

«C’est une campagne électorale où le transport collectif sera mis de l’avant», affirme aussi le chargé de cours en planification des transports à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), Pierre Barrieau. Ce dernier estime notamment que la mairesse Valérie Plante aura tout intérêt à ce que les travaux de prolongement de la ligne bleue du métro vers l’Est prennent de la vitesse cette année, si elle souhaite éviter de subir des critiques du fait que ce projet tarde à se concrétiser.

Un parti qui dépend du transport en commun

Le contexte de la pandémie, qui a fait chuter drastiquement l’achalandage de la Société de transport de Montréal (STM), risque d’ailleurs d’aviver les tensions entre le parti de Valérie Plante, Projet Montréal, et le parti Ensemble Montréal, qui représente l’opposition officielle.

En réaction à un reportage de Métro sur la situation financière de la STM, dont la dette se creuse, le chef d’Ensemble Montréal, Lionel Perez, a fait valoir le mois dernier que l’organisme devrait envisager de réduire son offre de service sur certaines lignes de bus peu achalandées. Celui-ci pourrait alors réduire ses dépenses tout en réduisant son recours aux heures supplémentaires, a-t-il alors souligné.

«Si on sait que l’achalandage baisse de 75% et qu’on ne fait aucun ajustement, c’est tout simplement une façon irresponsable d’agir», avait lancé M. Perez en entrevue.

Or, la vision de Projet Montréal tourne autour du développement du transport en commun, notamment pour des raisons environnementales, note la professeure de l’UQAM et spécialiste en gestion municipale, Danielle Pilette. Le parti au pouvoir a donc tout intérêt à convaincre les Montréalais de retourner dans le métro et les bus de la STM.

«Si les électeurs ne reviennent pas au transport collectif, l’essence même de Projet Montréal est remise en cause.» -Danielle Pilette, professeure à l’UQAM et experte en gestion municipale

Des publicités négatives

Dans une publication diffusée le 22 décembre sur les réseaux sociaux, Projet Montréal a d’ailleurs utilisé les propos de l’élu de Lionel Perez pour s’attaquer à la position d’Ensemble Montréal sur la question du transport en commun, en qualifiant celle-ci de «complètement déconnectée des besoins des Montréalais». La publication propose par ailleurs de signer un formulaire pour «envoyer un message fort» sur l’importance de continuer de «développer les services offerts» en matière de transport collectif, notamment afin de lutter contre les changements climatiques et la congestion routière.

«L’équipe qui est au pouvoir se fait davantage attaquer par les partis d’opposition, ce qui l’amène dans l’arène des publicités négatives», analyse Rémy Trudel.

«Dans nos communications, nous nous attardons 99% du temps à mettre de l’avant la vision politique de notre parti», affirme pour sa part à Métro le porte-parole de Projet Montréal, Julien Acosta.

«Mais ici, considérant l’énormité de l’affirmation du chef de l’opposition, nous avons jugé qu’il était important que les Montréalais et les Montréalaises sachent à quel point cette idée défendue par Ensemble Montréal est non seulement complètement déconnectée de leurs besoins, mais carrément dangereuse pour l’avenir de Montréal», ajoute-t-il.

Des «fake news», réplique l’opposition

Appelé à réagir, le chef d’Ensemble Montréal a vivement dénoncé cette publication de Projet Montréal, accusant le parti au pouvoir de propager des «fake news».

«Ensemble Montréal est en faveur du développement des transports collectifs, tout le monde le sait! Projet Montréal prend une citation hors contexte en faisant preuve de malhonnêteté intellectuelle en excluant le fait que je parlais des graves difficultés financières de la STM ou de certaines lignes d’autobus qui sont presque vides à cause de la pandémie, afin de permettre à la STM de faire des économies sur une base temporaire», a répliqué Lionel Perez dans une déclaration écrite à Métro.

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