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Mort de Bony Jean-Pierre: le policier Christian Gilbert acquitté

Jean-Pierre Bony est décédé lundi 4 avril 2016. Photo: Facebook

Le policier du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) qui était accusé d’homicide involontaire dans l’intervention ayant causé la mort de Bony Jean-Pierre en 2016 a été acquitté, a confirmé le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP).

Le policier en cause, Christian Gilbert, a été déclaré non coupable cet après-midi, au palais de Justice de Montréal.

«On est extrêmement satisfaits des résultats, a réagi son avocat, Me Louis Belleau. M. Gilbert est très soulagé. Ça a été une épreuve pour lui de passer à travers ces accusations-là.»

Le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) avait déposé contre Christian Gilbert une accusation d’homicide involontaire en 2017. M. Gilbert était passible d’une peine de quatre ans de prison.

Le 31 mars 2016, une frappe antidrogue du Groupe tactique d’intervention à (GTI) du SPVM à Montréal-Nord avait mal tourné, alors que Bony Jean-Pierre, 46 ans, avait été tué après avoir été atteint à la tête d’un projectile de plastique. C’est Christian Gilbert qui avait appuyé sur la gâchette.

Le tribunal a notamment accepté le témoignage de M. Gilbert, qui soutenait qu’il souhaitait atteindre Bony Jean-Pierre à la hanche, alors que celui-ci tentait de s’échapper par une fenêtre. Ce témoignage était soutenu par une expertise biomécanique.

Le juge a aussi conclut que l’opération du GTI était «correctement planifiée».

Tensions ravivées?

En 2016, une manifestation pour dénoncer la mort de Bony Jean-Pierre et rappeler celle de Fredy Villanueva avait viré à l’émeute dans ce quartier marqué par les tensions avec la police.

Will Prosper, militant et cofondateur de Hoodstock, un organisme qui oeuvre pour la justice sociale à Montréal-Nord, déplore la décision d’acquitter M. Gilbert. Il estime que cela réaffirme la perception que les policiers ne sont pas redevables de leurs actions.

«Ce n’est absolument pas surprenant. C’est triste à dire, mais c’est le type de jugement au fil des ans qu’on est habitué de voir défiler devant nos yeux.»

Prosper, anciennement policier à la GRC, dénonce que personne ne soit tenu responsable du triste dénouement de cette intervention, qui, selon lui, était effectuée par «la crème de la crème» du SPVM, soit le GTI.

«Je ne comprends pas qu’on accepte qu’une telle action soit justifiable à travers ce jugement-là. Ça me fout en rage qu’un policier soit toujours acquitté pour une intervention qui coûte la vie à une personne noire.»

Selon M. Prosper, ce jugement ne fera rien pour apaiser les tensions entre les communautés racisées du quartier et les policiers, au contraire.

«Les gens des communautés noires ont quand même une mémoire. Ils voient ce qui se passent et ils ne sont pas dupes. C’est sûr et certain qu’ils n’ont aucune confiance envers un système de justice qui ne les traite pas de la même manière.»

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