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Une église de Saint-Léonard défie la Santé publique

Dans son prêche, le pasteur de l'église Good News Chapel encourageait ses fidèles à suivre les règles édictées par la Bible, plutôt que celles mises en place par le gouvernement. Photo: Capture d'écran

Alors que les mesures sanitaires limitent toujours le nombre de personnes qui peuvent se réunir dans un lieu de culte, une église de Saint-Léonard a décidé de faire fi des règles en vigueur et d’accueillir de nouveau ses fidèles à l’intérieur de son local.

Au cours de la fin de semaine, une centaine de fidèles se sont rassemblés à l’intérieur de la Good News Chapel, située sur le boulevard Couture.

«Honnêtement, nous ne pensons pas que ce que le gouvernement a fait est juste. Vous traitez les gens différemment selon le type d’activité qu’ils essaient de faire. Je ne pense pas que nos lois et notre système juridique permettent ce genre de distinction», expliquait, dans une entrevue accordée à CTV, Mark Sorella, secrétaire du conseil de l’église.

Il justifiait sa désobéissance en remarquant que les écoles peuvent accueillir les élèves dans leurs classes, et que les mêmes règles devraient pouvoir s’appliquer aux lieux de culte.

Le pasteur de l’église, Steve Gesualdi, se disait parfaitement conscient du fait que cette réouverture pourrait avoir des conséquences légales.

Les règles actuelles permettent aux lieux de culte d’admettre une assistance d’un maximum de 10 personnes.

Au moment de la mise en ligne, il n’avait pas encore été possible de parler à un représentant de l’église Good News Chapel.

Un geste «inexcusable»

Pour Dominic Perri, conseiller de ville à Saint-Léonard, la décision de l’église est «inexcusable». Il rappelle que son arrondissement est l’un des plus touchés par la pandémie.

«La Santé publique a donné des consignes claires. Elles ne sont pas un caprice! C’est pour essayer de freiner la pandémie», s’insurge-t-il.

Il indique cependant que l’arrondissement n’a pas de réels pouvoirs face à la situation. «Il y a des consignes de la Santé publique au niveau provincial et la police doit faire respecter ces règles. Nous, à l’arrondissement, on ne peut pas faire grand-chose», se désole-t-il.

Le SPVM explique ne pouvoir commenter «un cas particulier où les règles du décret en vigueur auraient été enfreintes dans un lieu de culte.»

Par courriel, un représentant du Service souligne que les plaintes continuent de faire l’objet de vérifications par les policiers, et que ceux-ci peuvent émettre un constat si une infraction est constatée.

«Nous souhaitons par ailleurs rappeler que l’interdiction des rassemblements de dix personnes et plus est appliquée de façon juste et impartiale avec l’ensemble des communautés, sans égard à leur origine ou à la religion qu’ils pratiquent»

La Direction régionale de santé publique de Montréal (DRSP) indique que le dossier n’est pas de son ressort. «On respecte le droit des gens d’aller se recueillir, mais dans le respect des règles sanitaires», ajoute Eric Forest, porte-parole pour la DRSP.

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