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Hausse des fusillades dans l’Est: Montréal débloque 1,4 M$ pour la prévention

La mairesse de Montréal, Valérie Plante. Photo: Josie Desmarais/Métro

Alors que la hausse des fusillades dans l’est et le nord de la métropole sème l’inquiétude, la Ville de Montréal débloque 1,4 M$ pour épauler des organismes communautaires dans quatre arrondissements. Une somme insuffisante, selon l’opposition officielle.

L’an dernier, 443 crimes impliquant des armes à feu se sont produits à Montréal, selon le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Cela représente une hausse de plus de 15% par rapport à 2019.

Ces fusillades ont d’ailleurs parfois des conséquences tragiques. Le mois dernier, une jeune femme de 15 ans, Meriem Boundaoui, a perdu la vie à Saint-Léonard en raison de coups de feu tirés en direction de la voiture où elle se trouvait.

«On a vu dans les derniers mois, une hausse des incidents violents impliquant une arme à feu. [C’est le cas] dans les différents quartiers de Montréal, mais ça s’est surtout concentré dans l’Est de Montréal», a évoqué mercredi la mairesse de Montréal, Valérie Plante, en séance du comité exécutif. «Pour nous, c’est très préoccupant», a-t-elle renchéri.

Soutien financier

La Ville a ainsi débloqué 1,4 M$ pour financer des organismes situés dans quatre arrondissements situés dans l’est et le nord de Montréal. Ainsi, Montréal-Nord et Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles recevront respectivement 400 000$ à cette fin. Saint-Léonard et Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension auront pour leur part droit à 200 000$ chacun.

«C’est une somme qui est importante parce qu’on est en pandémie. On voit que les finances sont serrées, donc on a des choix à faire. Mais pour nous, ce choix-là était naturel», a affirmé la mairesse de Montréal.

Ce soutien financier prévoit aussi une somme de 200 000$ pour soutenir des projets «inter arrondissements», a indiqué Mme Plante.

«Les crimes et les incidents violents ne s’arrêtent pas à la frontière des arrondissements […] Donc, on trouvait ça important d’encourager des projets où les organismes de différents arrondissements vont travailler ensemble», a-t-elle expliqué.

Pas suffisant, selon l’opposition

L’opposition officielle, Ensemble Montréal, voit cette annonce comme «un pas dans la bonne direction». Cette somme de 1,4 M$ est toutefois à ses yeux insuffisante pour faire face à cet enjeu. Dans les dernières semaines, la mairesse de Montréal-Nord, Christine Black, a plutôt réclamé 3 M$ pour prévenir la violence par armes à feu dans différents secteurs de la métropole, incluant 600 000$ pour son arrondissement.

«Ça faisait des semaines qu’on faisait des pressions auprès de l’administration pour avoir des sommes de la part de la Ville», a souligné Mme Black mercredi, en entrevue à Métro. Le montant octroyé aujourd’hui représente moins de 50% de ce que réclamait l’opposition, constate-elle. L’élue d’opposition estime donc que «la Ville doit faire plus d’efforts».

Valérie Plante interpelle pour sa part les paliers de gouvernement supérieur pour leur demander d’investir davantage dans la lutte contre les crimes impliquant des armes à feu.

«La sécurité dans toutes les villes du Québec ne peut pas incomber seulement au municipal. Ce serait injuste parce que la violence peut incomber à des problèmes d’ordre social et économique et c’est très complexe», a-t-elle fait valoir.

Contrôle des armes à feu

La mairesse, qui a rencontré le ministre fédéral de la Sécurité publique, Bill Blair, le 22 février, continue d’ailleurs ses revendications auprès d’Ottawa pour lui demander d’interdire les armes de poing dans toutes les villes du pays. Actuellement, le projet de loi C-21 relègue cette responsabilité dans la cour des municipalités.

«Ce qu’on ne veut surtout pas, c’est que les municipalités se retrouvent à gérer une tâche aussi complexe que les armes à feu sur leur territoire. On demande au gouvernement fédéral de prendre ses responsabilités et de prendre ce dossier en entier», a-t-elle martelé mercredi.

«Montréal a assez souffert. Il y a eu trop d’événements violents impliquant des armes à feu. Nous ne souhaitons pas avoir cette responsabilité-là. Nous souhaitons vraiment que les paliers supérieurs prennent ça en main.» -Valérie Plante, mairesse de Montréal

L’Union des municipalités du Québec et différentes villes de la province partagent d’ailleurs cette demande de la mairesse.

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