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Bornes de recharge: une répartition inégale dans la métropole

C’est dans l’arrondissement de Ville-Marie que l’on retrouve le plus grand nombre de bornes de recharge de la métropole, soit 60. Photo: Archives, Métro

Alors que les véhicules électriques (VÉ) ont le vent en poupe, la répartition des emplacements des bornes de recharge publiques est inégale dans la métropole.

Des secteurs de Montréal sont moins bien desservis par les bornes, tels que Montréal-Nord ou Outremont, où se trouvent respectivement 1,8% et 1,2% des emplacements. L’étroitesse des trottoirs ou l’accès au réseau électrique sont deux raisons données par la Ville pour expliquer cette iniquité.

De plus, la répartition des bornes dépend de la densité de la population, des demandes citoyennes et des facteurs de déplacement, souligne le relationniste de la Ville de Montréal Yohann Goyat. «L’utilisation des bornes de recharge diffère selon les secteurs», informe-t-il.

Tandis que l’autonomie des VÉ inquiétait la population auparavant, c’est l’accessibilité aux bornes de recharge qui la préoccupe actuellement, d’après le président de l’Association des véhicules électriques du Québec (AVEQ), Simon-Pierre Rioux.

Ainsi, il appelle les instances décisionnelles à déterminer quel est le pourcentage de gens qui ont et vont avoir un VÉ. Il précise qu’il n’est pas nécessaire qu’il y ait une borne par voiture puisque tous les VÉ ne se branchent pas en même temps.

Insuffisance du nombre de bornes rapides

M. Rioux estime que le nombre de bornes de recharge rapide est insuffisant, bien que la Stratégie d’électrification de la Ville de Montréal prévoit le déploiement de 600 nouvelles bornes de recharge publiques de niveau 2 et de 60 bornes de recharge publiques rapide d’ici 2023.

«Il faut densifier les emplacements avec un nombre important de bornes, au minimum quatre par emplacement», énonce-t-il. Ces bornes seront en effet utilisées par de nombreux usagers tels que les citoyens, les touristes, les taxis et les services de livraison, ce qui créera une pression, pense l’AVEQ.

Aucune plainte officielle au sujet d’un éventuel manque de bornes n’a néanmoins été déposée auprès de l’AVEQ à ce jour.

L’opposition officielle à la Ville de Montréal est quant à elle sceptique. «Les dernières prévisions du Service de l’urbanisme et de la mobilité montrent que l’administration Plante n’a atteint que 65% de son objectif en 2021. Je m’interroge donc sérieusement sur la capacité de l’administration à atteindre la cible de 200 nouvelles bornes par année qu’elle s’est fixée», déclare la porte-parole de l’opposition officielle en matière de transports actifs et conseillère de ville du district de Louis-Riel, Alba Zúñiga Ramos.

De son côté, la Ville compte augmenter la couverture du territoire ainsi qu’ajouter de nouvelles bornes de recharge.

Différents besoins à combler

L’accès aux bornes de recharge publiques diffère selon les besoins des populations. «Les quartiers comptant un nombre élevé de locataires avec stationnements sur rue offriront plus de bornes sur rue, tout comme les quartiers avec des artères commerciales et des hôtels», explique M. Rioux.

De plus, des mesures sont mises en place pour les personnes à mobilité réduite, comme les espaces de stationnement plus larges ou les accès facilités au pistolet de recharge. Néanmoins, des enjeux subsistent autour des bornes implantées le long des rues. Des solutions adaptées doivent donc être trouvées.

Enfin, l’accès aux bornes de recharge publiques concerne tant la population locale que les touristes ou les chauffeurs de taxi, alimentant un besoin croissant d’entreprises tierces comme Flo ou Circuit Électrique, notamment dans les stationnements de centres commerciaux ou de magasins à grande surface.

Démocratiser l’accès aux bornes

La Ville prévoit par ailleurs que tous les immeubles nouvellement construits et munis d’un stationnement soient équipés d’équipements électriques nécessaires à l’implantation de bornes de recharge. M. Goyat assure d’ailleurs que la recharge aux bornes à domicile est moins coûteuse qu’à celles qui sont publiques.

La hausse du nombre de sites de recharge hors rue, qui sont plus accessibles et moins encombrants pour le domaine public, est aussi planifiée.

Nombre de bornes de recharge à Montréal, en date du 1er mars 2022

• Ahuntsic-Cartierville – 34 (6,7%)
• Anjou – 11 (2,2%)
• Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce – 50 (9,9%)
• L’Île Bizard–Sainte-Geneviève – 2 (0,4%)
• Lachine – 17 (3,4%)
• Lasalle – 12 (2,4%)
• Mercier–Hochelaga-Maisonneuve – 43 (8,5%)
• Montréal-Nord – 9 (1,8%)
• Outremont – 6 (1,2%)
• Pierrefonds-Roxboro – 8 (1,6%)
• Plateau Mont-Royal – 33 (6,5%)
• Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles – 11 (2,2%)
• Rosemont–La Petite-Patrie – 57 (11,3%)
• Saint-Laurent – 29 (5,7%)
• Saint-Léonard – 6 (1,2%)
• Sud-Ouest – 42 (8,3%)
• Verdun – 27 (5,3%)
• Ville-Marie – 60 (11,9%)
• Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension – 49 (9,7%)

• TOTAL – 506 (100%)

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