Tourisme Montréal: payer pour compenser ses émissions de gaz à effet de serre
La compensation carbone fait de plus en plus son apparition dans notre quotidien. Désormais certaines compagnies aériennes proposent aux voyageurs de payer une compensation pour les émissions de gaz à effet de serre (GES) émises par leur voyage. C’est dans cette direction que va Tourisme Montréal en lançant son calculateur de l’empreinte carbone.
L’outil permet après un court questionnaire en ligne de connaître les GES que génère son voyage. Les voyageurs peuvent ensuite effectuer un don en conséquence qui servira notamment à la plantation d’arbres.
Les différentes questions prennent en compte le lieu de départ, le mode de transport pour venir à Montréal. Il considère aussi le régime alimentaire des voyageurs et leur nombre, le type d’hébergement ou encore le type de transport utilisé sur place.
Le président et directeur général de Tourisme Montréal, Yves Lalumière se réjouit d’être une des premières villes d’Amérique du Nord à mettre sur son site un tel calculateur.
Pour nous à Montréal ça fait partie de notre ADN […] c’est important de poser des gestes concrets, car souvent ça reste dans les plateformes et ça reste dans les mots.
Yves Lalumière, président et directeur général de Tourisme Montréal
Selon lui, des éléments seront rajoutés au fur à mesure dans le calculateur. Cela permettra de s’assurer que la compensation s’approche le plus possible du parcours des visiteurs. Tourisme Montréal voulait pouvoir sortir ce calculateur au moment du festival de la Fierté et d’Osheaga.
Selon Yves Lalumière, le taux d’engagement des visiteurs avec le calculateur restera à être déterminé avec le temps. L’objectif de Tourisme Montréal est d’être dans les dix premières villes destinations en termes de plateforme de tourisme durable et vert.
Un bon pas en avant, mais …
Pour Émile Boisseau-Bouvrier, analyse des politiques climatiques chez Équiterre, cet outil est une avancée positive dans le milieu touristique, mais son application reste à définir.
«C’est un outil qui s’il est réellement utilisé par les utilisateurs et s’il est utilisé pour la planification de leurs vacances ça peut permettre de prendre de bonnes décisions, dit-il. Si c’est un outil qui est utilisé […] une fois qu’on a déjà complété notre voyage ça aura un impact moins grand».
Selon lui, la force d’un tel outil réside d’abord dans sa possibilité à conscientiser les voyageurs. Ils peuvent ainsi réfléchir à la manière dont ils souhaitent voyager au Canada.
Si on l’utilise en prévision de notre voyage ça nous donne les outils et les clefs qui vont permettre de prendre les bonnes décisions
Émile Boisseau-Bouvrier, analyste des politiques climatiques chez Équiterre
Il insiste sur la nécessité de revoir «l’approche au tourisme». Cela passe par du tourisme plus local avec moins de déplacements par avion. Pour M. Boisseau-Bouvrier, Tourisme Montréal doit aussi revoir ces publicités et ce qu’il met de l’avant pour attirer des voyageurs moins pollueurs.
«Montréal se targue d’être une ville verte […] il faut que ça passe par le tourisme où on met de l’avant les activités les moins polluantes et qu’on essaye d’attirer des touristes qui viennent de plus près», dit-il.
Yves Lalumière assure que le site web de Tourisme permettra de sensibiliser les visiteurs en amont. Ce dernier a connu un essor notamment depuis le début de la pandémie. Pour lui, le tourisme d’affaires reste le secteur le plus facile pour promouvoir cet outil. Les visiteurs d’affaires sont ainsi informés via un guide de bonne pratique mis à disposition.
En plus du calculateur, Tourisme Montréal a lancé la «promesse du visiteur». Elle vise à sensibiliser les visiteurs pour qu’ils adoptent des pratiques écoresponsables lors de leur séjour.