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Montréal peut faire mieux pour la diplomation universitaire

L'Université de Montréal.
L'Université de Montréal. Photo: Journal Métro / Josie Desmarais

Lorsqu’on la compare aux autres grands centres en Amérique du Nord, Montréal a du retard pour le nombre de diplômés universitaires en fonction de la population. Le constat est le même pour la croissance du nombre d’étudiants étrangers qui choisissent la métropole.

C’est ce que détermine un récent rapport de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM). Devant cette situation, les universitaires, la chambre et la mairesse de Montréal demandent une meilleure contribution financière du gouvernement du Québec aux établissements d’éducation.

«S’il y a un investissement qui pourrait être rentable pour la région de Montréal dans le cadre du développement de notre main-d’œuvre, c’est de soutenir notre formation universitaire», a soutenu le président de la CCMM Michel Leblanc, lors d’une conférence de presse mardi.

À Montréal, 31,9% des individus âgés entre 25 et 64 ans sont titulaires d’un diplôme universitaire. Cette proportion se chiffre à 40,9% à Toronto, à 38,3% à Calgary et à 37,5% à Vancouver.

Ouvrir la porte aux étudiants étrangers

Montréal compte 18% d’étudiants étrangers, une proportion intéressante lorsqu’on la compare à d’autres pays dans le monde. Toutefois, la croissance d’étudiants étrangers s’avère moins dans la métropole au cours des cinq dernières années qu’ailleurs au Canada, comme en Colombie-Britannique et en Ontario.

«C’est un élément qui nous inquiète, parce ce qu’on s’aperçoit c’est que la croissance du nombre de diplômés universitaire ailleurs est souvent dû au nombre d’étudiants étrangers», explique Michel Leblanc.

Inquiétudes

En mai, la CAQ a annoncé que les frais de scolarité seraient abaissés en région pour les étudiants étrangers. L’objectif de la démarche: combler les besoins de main-d’œuvre loin des grands centres et y combler la baisse démographique. Bien qu’elle soit noble, cette initiative risque de nuire à l’attractivité de Montréal pour les étudiants étrangers, craint la CCMM.

«On ne part pas d’une situation où l’on accueille trop d’étudiants étrangers, donc il n’y a aucune raison de fragiliser l’attraction de Montréal», estime M. Leblanc.

«On ne peut pas déshabiller Jean pour habiller Jacques, illustre la mairesse de Montréal, Valérie Plante. Est-ce qu’on veut avoir plus d’étudiants étrangers en région? Absolument, mais ça ne devrait pas se faire au détriment de Montréal. Pourquoi ne pas augmenter les cibles ici, tout en gardant nos objectifs pour les régions?»

Une régression du français à Montréal pourrait aussi être un dommage collatéral de l’initiative de la CAQ. Les principales universités anglophones du Québec sont situées dans la métropole, mais les autres écoles, comme l’Université de Montréal, la Polytechnique, l’UQAM et le HEC comptent de la compétition à l’extérieur du Québec qui pourrait attirer davantage d’étudiants étrangers. Résultat: ces écoles francophones compteraient sur moins d’étudiants, et la ville sur moins de francophones.

Montréal compte sur 173 000 étudiants.

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