Vers un nouveau parc à L’Île-Bizard
Montréal sort le chéquier et dépense 1,8 M$ pour protéger un lot vacant dans l’arrondissement de L’Île-Bizard–Sainte-Geneviève. L’administration municipale locale s’en réjouit, mais aurait souhaité voir un autre espace en danger priorisé.
Le lot est d’une superficie de 115 500 m2, soit l’équivalent de 16 terrains de soccer. Situé au nord du chemin North Ridge, il était vacant. Un développement de 20 maisons aurait pu s’y situer si la Ville de Montréal n’avait pas fait son acquisition.
«La protection de l’île Bizard fait partie de nos engagements depuis le jour un, s’est emballée la mairesse de Montréal, Valérie Plante, au sujet de l’acquisition lors du conseil municipal. On a décidé de faire un choix pour le futur, pour les générations qui nous demandaient de faire un geste fort avec le grand parc de l’Ouest. Et on ajoute des morceaux.»
Bonne initiative, mauvaise priorité
La protection d’un nouvel espace vert réjouit le maire de L’Île-Bizard, Stéphane Côté. Il conteste toutefois le terrain choisi par l’administration Plante. Un boisé est menacé par la construction de 88 habitations, soulève-t-il, et la Ville dispose d’un budget limité pour l’achat d’espaces verts. La zone en question est située au bout du boulevard Jacques-Bizard, derrière la résidence Saint-Raphaël.
L’ancienne administration du maire Normand Marinacci a protégé plusieurs terrains situés en milieu humide, sur lesquels les projets immobiliers étaient impossibles. Le lot demeure donc non protégé, critique M. Côté.
«On ne tarit pas d’efforts pour protéger cette zone», explique M. Côté en entrevue avec Métro. Mais «les sommes pour acquérir le terrain seraient exorbitantes», ce qui empêche l’Arrondissement d’en faire l’acquisition.
Pour sensibiliser la mairie à sa cause, M. Côté a effectué une visite des lieux avec la responsable des grands parcs au comité exécutif de la Ville, Caroline Bourgeois. Il a aussi tenu une rencontre virtuelle avec le député local, Monsef Derraji, et le ministre de l’Environnement Benoit Charette.
Il n’en demeure pas moins qu’aux yeux de Valérie Plante, la Ville a pris la bonne décision. «On peut débattre de quel terrain est le mieux, ceci dit, les meilleures personnes pour le déterminer, ce sont les services de la Ville, qui possèdent ces expertises», a-t-elle indiqué en conseil municipal.
«Elle devrait faire une visite du terrain protégé […]. Je pense qu’elle a parlé un peu vite», rétorque M. Côté.
Le golf Royal Montréal, qui a vendu le terrain protégé à Montréal, n’avait pas répondu aux demandes d’entrevue de Métro au moment de publier cet article.