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Montréal: plus de 200 répartiteurs d’urgence formés aux préjugés raciaux

Au total, 220 répartiteurs d’urgence ont subi une formation au cours du mois de novembre dernier. Photo: Photo: courtoisie

Un couple musulman devant une maison, l’utilisation du mot en N ou de jeunes noirs dans un parc associé à un gang de rue: les préposés aux communications d’urgence (PCU) du Service 911 de la police à Montréal font face à des dizaines d’appels de cette nature dans leur travail.

Dans la foulée du Rapport sur les interpellations policières à Montréal (2019), une superviseure noire au 911, Dannya Loiseau, s’interrogeait face à ces situations et a eu l’idée de former et sensibiliser ses collègues sur ces enjeux. «Souvent, on a tendance à verbaliser ce qui est dit par un citoyen directement dans une carte d’appel et c’est quelque chose qu’il ne faut pas faire : prendre ces biais qui proviennent des citoyens dans une carte d’appel», dit-elle, en entrevue avec Métro.

Au total, 220 répartiteurs d’urgence ont subi une formation au cours du mois de novembre dernier. Les séances portaient sur les «biais historiques, inconscients et personnels», mais aussi sur les 14 motifs de discrimination, du racisme et de la discrimination systémique.

Dannya Loiseau, superviseure au Service 911 à Montréal Ph: courtoisie Ville de Montréal

Mme Loiseau, de concert avec le département d’Équité, Diversité et Inclusion (EDI), du SPVM, a mobilisé ses collègues et a conçu ce programme de formation basé sur des «faits vécus, de vrais appels».

L’objectif était de les porter à filtrer les appels des citoyens afin que les policiers puissent intervenir sur des faits et non sur des préjugés.

 La façon que les policiers vont arriver sur le terrain va être différente si ce genre de propos [gang de rue] n’est pas sur la carte. 

Dannya Loiseau, superviseure au 911

Les répartiteurs, premier maillon de la chaine, ont souvent quelques secondes pour analyser, recadrer un appel d’un citoyen et «c’est en posant des questions» qu’ils vont réussir à le faire, note pour sa part la conseillère en EDI du SPVM, Rose-Andrée Hubbard.

Rose-Andrée Hubbard, conseillère en EDI au SPVM. Photo: courtoisie

Quand un citoyen appelle pour signaler la présence d’un gang de rue, il ne peut pas savoir si c’est effectivement le cas, car il n’est pas policier, fait remarquer Mme Hubbard.

«Le PCU va chercher le maximum de détails pour que les policiers puissent intervenir sur ce qui lui fait peur, ce qui met en péril sa vie, son bien-être c’est ce que le policier doit savoir sur la carte», ajoute la spécialiste en diversité du SPVM.

Dans l’ensemble, la formation qui se faisait sous forme d’une « grande conversation » a été bien accueillie par les PCU selon les résultats de l’évaluation finale. «Ils veulent des balises claires par rapport à certains mots, certaines pratiques», conclut Mme Hubbard.

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