Des Montréalais dans la rue pour se souvenir du vol PS752
Trois ans après l’écrasement du vol PS752, abattu par erreur par un missile iranien, des milliers de Montréalais, la plupart d’origine iranienne, se sont réunis devant le campus de l’Université McGill. Ils ont marché à travers le centre-ville de Montréal pour demander justice pour les victimes et leurs familles ainsi que pour plus d’actions de la part du Canada.
La manifestation a eu lieu alors que le régime iranien fait face, depuis plusieurs mois, à des contestations sans précédent et vivement réprimées, après le décès de la jeune Jina Mahsa Amini lors de sa détention par la police des mœurs. La répression aurait fait au moins 506 morts avant le 26 décembre d’après l’agence de presse Human Rights Activists.
Les pancartes demandant justice pour les victimes du vol PS752 côtoyaient le slogan «Femme, Vie, Liberté» – slogan populaire des manifestations des derniers mois – ou encore des photos d’opposants condamnés à mort par le régime iranien.
La veille de la manifestation, l’Iran exécutait, en lien avec les protestations liées au décès de la jeune Amini, deux autres opposants, Mohammad Mehdi Karami et Seyed Mohammad Hosseini.
Un missile, 176 vies perdues
Alors qu’il décollait à peine de Téhéran pour aller à Kyiv, le vol 752 de la compagnie Ukraine International Airlines s’est écrasé non loin de la capitale iranienne. Les 176 passagers meurent sur le coup. Parmi ceux-ci, 138 se rendaient au Canada, avec une correspondance en Ukraine.
L’Iran a d’abord nié sa responsabilité avant de l’admettre trois jours plus tard devant des faits de plus en plus difficiles à réfuter. Cette attitude avait alors choqué les proches des victimes.
Une manifestation pro-démocratie
Ce 8 janvier 2023, les portraits des victimes étaient bien en évidence dans le cortège tandis que la manifestation servait aussi de dénonciation du régime islamique. Les manifestants chantaient des slogans prônant la démocratie, la liberté ou encore le droit des femmes.
Sur de nombreuses affiches, on pouvait lire des messages dénonçant le régime, mais également des remises en cause du Canada, demandant au pays d’en faire plus pour les Canadiens morts dans l’écrasement du vol PS752. Les manifestants ont crié et montré aussi leur colère contre les gardiens de la révolution, sorte de police politique iranienne chargée de la protection du régime des mollahs.
Dans les rues de la métropole québécoises, de nombreux drapeaux iraniens flottaient, mais contrairement aux drapeaux de la République islamique, ils arboraient un lion, symbole de l’Empire d’Iran renversé par la République islamique. En plus de ceux-ci, on trouvait également quelques drapeaux kurdes et LGBTQ+. Les Kurdes et les personnes LGBTQ+ sont particulièrement persécutés par le régime iranien.