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L’anxiété financière en hausse chez les Québécois

Photo: Arr. VSP

L’anxiété financière toucherait désormais 86% des Québécois, soit une hausse de 1% depuis l’automne dernier. L’alimentation et le coût du logement sont les principales préoccupations de la population concernée dans un contexte où l’inflation et la crise du logement continuent de toucher les plus vulnérables. C’est ce que montre la seconde édition de l’indice d’anxiété financière développé par Centraide, en collaboration avec Léger et l’ACEF de Laval.

Cet indice d’anxiété financière est mesuré deux fois par année. En novembre dernier, il s’élevait à 38,8 sur 100 contre 39,1 en avril 2023.  Son objectif est de suivre l’évolution des préoccupations des Québécois au sujet de leur situation financière tout en comprenant l’impact de cette anxiété financière sur la population, notamment sur les plus vulnérables.

Pour le président-directeur général de Centraide du Grand Montréal, Claude Pinard, la hausse de cet indice montre une préoccupation de la situation financière qui ne s’améliore pas. Il se dit peu surpris de cette hausse qui selon lui reste «élevée» mais est préoccupé par l’augmentation des répondants qui déclarent vivre de l’anxiété modérée à sévère (+2%).

«On voit [ici] l’effet multiplicateur de la récession. Par exemple, si vous êtes un chef de famille monoparentale et que 50% de vos revenus passe dans votre logement, il y a des chances que vous allez aller en banque alimentaire plus tôt dans le mois, explique Claude Pinard. C’est comme s’il y avait une compétition entre les besoins de bases ou essentiels pour les personnes.»

La composante la plus en hausse est celle reliée au logement. Dans un contexte de crise du logement, l’indice montre que près d’un Québécois sur deux pense que ses dépenses pour se loger vont continuer à augmenter au cours des prochains mois. Pour Claude Pinard, l’importance du tissu social québécois permet aux organismes communautaires d’appuyer la population face à cette préoccupation qui risque de durer dans le temps.

«On a besoin d’un véritable plan de société où on identifie le logement comme étant une des causes de la pauvreté», dit-il. Au total, 23% des personnes interrogées craignent de pas être en mesure de payer leurs dépenses d’habitation.

Les personnes dont l’anxiété financière est plus élevée que la moyenne sont les nouveaux arrivants, les personnes avec des limitations fonctionnelles et les chefs de famille monoparentale. On retrouve aussi les personnes à faible revenu ou encore les personnes racisées, celles sans diplôme d’études secondaires et les femmes. 

Un tissu communautaire mobilisé

Une multitude d’organismes communautaires sont présents pour aider les personnes souffrant d’anxiété financière. On retrouve des organismes qui aide à la planification budgétaire, au soutien en sécurité alimentaire ou encore qui interviennent sur le plan de la santé mentale.

«Il ne faut vraiment pas rester recroquevillé, mais s’ouvrir, parler des difficultés et pouvoir communiquer avec les différents organismes qui viennent en aide», ajoute Claude Pinard.

Il réitère l’importance de reconnaitre l’expertise du milieu communautaire en lui offrant un financement à long-terme et durable qui n’est pas attaché à des projets spécifiques.

Les associations coopérative d’économie familiale (ACEF) figurent parmi les organismes qui viennent en aide aux personnes en prise avec de l’anxiété financière. Elle les accompagnent notamment dans l’élaboration d’un budget par le biais de consultations individuelles.

La directrice de l’ACEF de Laval, Micheline Côté, constate sur le terrain ce que démontre l’indice de Centraide. Elle y voit une clientèle de plus en plus diversifiée, que ce soit avec des petits ou plus grands budgets.

En plus des locataires désemparés face à leur augmentation de loyer, les équipes de l’ACEF Laval commencent aussi à voir de plus en plus de personnes qui ont leur propre hypothèque et dont les paiements ont considérablement augmentés.

«Lorsque les gens viennent dans les ACEF, ils sont souvent rendu au bout du rouleau, leur carte de crédit est pleine et ils ne savent vraiment plus quoi faire, explique Micheline Côté. On s’assoie donc avec eux, on essaye de dédramatiser la situation et à partir des renseignements qu’on collige au niveau de la grille budgétaire. On essaie avec eux de trouver une solution possible.»

L’ACEF Laval, comme les quatre ACEF présents dans la métropole, offrent leurs services gratuitement à la population.

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