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Les employés de la STM dénoncent un «gaspillage de fonds publics»

Les employés d'entretien de la STM se mobilisent contre un «gaspillage de fonds publics». Photo: Zoé Arcand / Journal Métro

Une centaine d’employés d’entretien de la Société de transports de Montréal (STM) ont manifesté devant leurs bureaux jeudi. Ils dénoncent la sous-traitance effectuée par leur employeur, alors que les ressources et l’expertise sont disponibles à l’interne «pour la moitié ou le tiers du prix», dit le porte-parole du Syndicat du transport de Montréal, Simon-Pierre Robillard.

Dans une atmosphère de fête, sous le soleil de midi, les membres du syndicat étaient réunis pour dénoncer principalement ce qu’ils qualifient de «gaspillage de fonds public». L’augmentation «marquée» des contrats donnés à des entreprises privées inquiète M. Robillard puisque les travaux d’entretien sous-traités ont «toujours été faits à l’interne».

L’entretien des étriers de freins des véhicules de la flotte de la STM est effectué en sous-traitance, ainsi que «20% à 25%» de l’entretien et la réparation des véhicules à non-revenus, comme les voitures de la STM ne transportant pas de clientèle, donne en exemple le porte-parole du syndicat.

Inquiets de «cet exemple flagrant de mauvaise gestion», à la fois de l’argent des contribuables et de la société de transport, les représentants syndicaux ont tenté de questionner les membres du conseil d’administration de la STM et les élus de la Ville.

«On nous a dit que c’était un conflit de travail et qu’on était au mauvais forum pour faire valoir nos intérêts», dit M. Robillard. Ces contrats donnés à l’externe contreviennent à la convention collective et des griefs ont été déposés par le syndicat.

Quand on parle de la gestion d’un budget annuel de près de 2 milliards qui provient des poches des citoyens, on pense que c’est d’intérêt public.

Simon-Pierre Robillard, porte-parole du Syndicat du Transport de Montréal (CSN).

La STM a annoncé, en novembre dernier, être aux prises avec un déficit de 78 M$. Des coupes de services s’en sont suivies, comme la fin du service de 10 minutes maximum annoncé en janvier dernier. À l’époque, elle expliquait que cette coupure était nécessaire dans une optique de «saine gestion des fonds publics».

Elle avait également expliqué ces coupes avec un «changement au niveau de l’achalandage».

La STM ne veut pas «entrer dans une guerre de chiffres»

Au niveau des coûts de ces travaux effectués en sous-traitance, la STM ne partage pas l’avis du syndicat.

La STM rappelle, sans vouloir «entrer dans une guerre de chiffre», la nécessité de prendre en considération «l’ensemble des coûts liés» aux travaux nécessaires «incluant celui des ressources humaines à l’interne pour être en mesure d’avoir une base de comparaison commune».

Dans le cas des travaux d’entretien des étriers de freins, la STM dit qu’il est «normal que cette opération ait des limites», puisqu’à l’issue de plusieurs travaux de réparation, il devient impératif de procéder à un changement du matériel «pour des raisons de sécurité et de fiabilité du service».

Certains mandats spécifiques d’entretien mécanique sont délégués à des fournisseurs spécialisés en tenant compte de la capacité de nos équipes afin de leur permettre de se concentrer sur d’autres tâches prioritaires.

Philippe Déry, conseiller corporatif et relationniste de la STM.

La STM assure que la majorité du travail d’entretien s’effectue «ailleurs à l’interne» et se dit prête à continuer à discuter avec le syndicat pour trouver un terrain d’entente bénéficiant aux deux parties.

Le syndicat des employés d’entretien de la STM souligne ne pas avoir subi de coupes de la part de l’employeur, mais que certains postes sont laissés vacants. Leur priorité demeure la bonne gestion des fonds publics pour l’instant, dit le porte-parole syndical.

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