La brigade des «ambassadeurs du centre-ville», une première au Québec
Souhaitant améliorer la qualité de vie de leur quartier, des commerçants réunis au sein de la SDC Montréal centre-ville ont créé en 2021 une équipe de représentants appelée «les ambassadeurs du centre-ville». Grâce à cette initiative, une première au Québec, six personnes-ressources arpentent le centre-ville sept jours sur sept afin de servir d’«agents d’accueil» qui sont également formés pour intervenir auprès des populations marginalisées.
«C’est un projet qui s’inspire des meilleures pratiques qu’on a observées dans d’autres grands centres-ville comme à Chicago ou New York. On vise à assurer l’accueil des visiteurs du centre-ville et aussi la liaison entre les commerçants, nous et tout l’écosystème du quartier», explique le directeur général de la SDC Montréal centre-ville, Glenn Castanheira.
Selon Glenn Castanheira, les ambassadeurs, qui sont présents sur le terrain tous les jours de l’année, représentent «les yeux et les oreilles» de la SDC Montréal centre-ville.
«On peut penser à un touriste qui cherche des directions, un visiteur qui cherche des salles de bain ou des objets perdus. Ça arrive souvent que des gens ont perdu quelque chose. Ils ne vont pas aller au poste de police. Nos agents sont là pour les accompagner là-dessus», souligne M. Castanheira.
Prendre le pouls
Les ambassadeurs sont tenus de visiter régulièrement les commerçants qui financent la SDC. La fréquence de ces visites a d’ailleurs augmenté cette année pour atteindre 270 commerces par mois.
«C’est pour prendre le pouls, savoir ce qui se passe, s’ils ont des enjeux. C’est faire le lien, c’est le nerf de la guerre avoir l’information et la partager avec les commerçants. On a un grand centre-ville avec beaucoup de choses qui se passent. Ils doivent souvent partager l’information parce qu’il y a une manifestation, un événement qui s’en vient comme un festival ou des surprises qui arrivent», indique M. Castanheira.
Les agents d’accueil sont également chargés de rapporter, à la municipalité ou aux gestionnaires immobiliers, les enjeux, notamment de sécurité, sur le domaine public.
«C’est un peu un problème qu’on a quand il y a beaucoup de monde dans un endroit. On se dit, quand on voit un problème, il y a bien quelqu’un qui va le dire à quelqu’un, mais ce n’est pas toujours le cas. Nos ambassadeurs servent à ça. De rapporter les enjeux comme s’il y a du mobilier endommagé. De rapporter s’il y a des cônes orphelins abandonnés. Tout ce genre d’éléments là», soutient le directeur général.
Travailler avec les populations marginalisées
Les ambassadeurs du centre-ville travaillent également avec les populations marginalisées, dont les personnes en situation d’itinérance, notamment afin de «faire le lien de façon informelle avec les commerçants».
«On n’essaie pas de se substituer aux groupes communautaires, à la Ville de Montréal ou au gouvernement du Québec, mais les commerçants sont la première ligne des populations marginalisées. On n’en parle pas beaucoup, mais quand un sans-abri a froid l’hiver, beaucoup de commerçants accueillent, donnent à manger, à boire, donnent des petits travaux ici et là», explique M. Castanheira.
Le travail auprès des personnes en situation d’itinérance a pour but de savoir comment ça se passe, de savoir s’il y a des enjeux qui ressortent sur le terrain, notamment des enjeux de cohabitation, afin de les désamorcer et diriger les personnes aux bonnes ressources.
Tous les agents d’accueil sont en outre formés en premiers soins, fait remarquer le directeur général de Montréal centre-ville.
«On pense aux vagues de chaleur ou de froid. Donner des consignes, distribuer des bouteilles d’eau. Ils vont aussi appeler des secours s’ils jamais ils voient un enjeu avec n’importe quel usager du centre-ville», note-t-il.