Vision Zéro: QS veut élargir la politique montréalaise à l’ensemble du Québec
Le député solidaire et porte-parole en matière de Transports, Etienne Grandmont, appelle à l’implantation d’un projet de sécurité routière «complètement inspiré de Vision Zéro» à l’échelle de la province. Il s’agit d’une politique appliquée par la Ville de Montréal depuis 2016 et qui a pour but d’atteindre l’objectif de ne recenser aucun mort et aucun blessé majeur sur les routes.
Développée dans les années 1990 en Suède, la Vision Zéro se distingue des approches en matière de sécurité routière plus traditionnelles par son fonctionnement plus structurel que répressif. «On travaille beaucoup sur la répression policière par les amendes pour non-respect de la sécurité routière et la sensibilisation déployée par la SAAQ. Je pense qu’on a atteint les limites de ces stratégies. Si on veut faire d’autres gains, il faut aller plus loin», croit M. Grandmont.
Depuis 10 ans, ce sont plus de 27 000 personnes qui ont été blessées et 650 personnes qui sont décédées alors qu’elles se déplaçaient à pied au Québec. Si on avait un aussi bon bilan routier que la Suède, on aurait eu, en 2021, environ 600 blessés graves de moins et environ 200 décès de moins.
Etienne Grandmont, responsable en matière de Transports de Québec solidaire
Selon M. Grandmont, il est naïf de croire que de limiter la vitesse par un panneau aura une réelle incidence. Pour réduire la vitesse, ce qui est un objectif de la Vision Zéro, il faut que la structure «des routes incitent la réduction de la vitesse». Des routes moins larges et des trottoirs avancés permettraient d’aller en ce sens.
Une utopie, la Vision Zéro?
Viser l’absence de morts sur les routes ne serait pas un objectif farfelu pour M. Grandmont. Dans le secteur de l’emploi, c’est une politique aux visées similaires qui est mise de l’avant. «Avec la Loi sur la santé-sécurité au travail, on cherche à réduire les sources de danger en milieu de travail.» C’est une fois les dangers écartés à la source que l’incitation au bon comportement, notamment en exigeant le port de matériel de sécurité, est mise de l’avant.
En plus de Montréal, un plan de sécurité routière inspiré de la Vision Zéro est aussi appliqué à Trois-Rivières et Québec. Il faudrait toutefois un programme national puisque la plupart des infrastructures routières sont sous la juridiction du ministère des Transports du Québec (MTQ). Le MTQ a d’ailleurs plus de budget pour mener à bien ce «changement de paradigme en matière de sécurité routière» que les municipalités, croit le député de QS.
Des discussions avec la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, l’auraient fait «cheminer sur cet enjeu-là», affirme M. Grandmont. Celle-ci devrait déposer un plan d’action à cet effet. M. Grandmont espère qu’il sera inspiré de Vision Zéro et qu’il sera déposé avant la fin de l’été afin de protéger les étudiants qui se rendront à l’école à pied à l’automne prochain.