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Le réseau cyclable n’est pas prêt à accueillir les trottinettes électriques, estime un expert

Une trottinette électrique circule sur la rue Rachel. Photo: iStock

À compter d’aujourd’hui, la conduite des trottinettes électriques sur les voies cyclables de la province est légale. Bien que ce mode de transport soit vanté pour ses vertus écologiques, son implantation précipitée sur le réseau cyclable pourrait causer plusieurs problèmes, selon le directeur de l’Association des réseaux cyclables du Québec (ARCQ), David Lecointre.

La règlementation est passée au début juillet et prend effet à peine quelques semaines plus tard. Un manque de préavis a empêché l’ARCQ de «pouvoir préparer avec ses membres et partenaires, la mise en place des mesures nécessaires à l’application du décret», commente M. Lecointre.

Mettre ça en place avec les municipalités et les MRC du Québec, c’est impossible. On n’est pas prêt

David Lecointe, directeur de l’Association des réseaux cyclables du Québec

Une mesure précipitée

Dans une lettre ouverte envoyée à la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, David Lecointre propose «la mise en place d’un comité de travail qui permettra d’adresser les enjeux à considérer pour permettre l’application concrète du décret sur le terrain».

«La mise à jour de la signalisation sur les pistes cyclables, une révision des normes de construction des infrastructures cyclables, pédestres et multifonctionnelles, une validation de l’assurabilité des réseaux cyclables existants considérant la présence de nouveaux usagers, un contrôle par les polices municipales et par la sureté du Québec du respect de la nouvelle règlementation et un budget accompagnant les actions permettant l’application du décret», est nécessaire, selon l’ARCQ. La nouvelle règlementation «devra être bonifiée par le comité dûment mandaté», ajoute-t-on.

Certains de ces éléments, comme la mise à jour de la signalisation, peuvent être difficiles et longs à implanter, puisque les réseaux cyclables traversent souvent plusieurs juridictions municipales. Une coordination entre municipalités et MRC sera donc nécessaire pour uniformiser l’inclusion des engins électriques sur le réseau.

«On travaille à être inclusifs, on veut s’assurer que ce soit faire de manière harmonieuse», précise M. Lecointre.

Pour ce qui est de «l’assurabilité», la balle est dans le camp des assureurs en responsabilité civile. «Ils doivent accepter (d’assurer pour l’utilisation du réseau par des engins électriques), on attend leur autorisation et les conditions assorties», affirme M. Lecointre.

L’infrastructure est prête

Ce n’est que la règlementation et l’uniformisation de la manière d’inclure ces nouveaux engins sur le réseau qui n’est pas prête. Au niveau physique, les pistes cyclables sont quant à elles prêtes, croit la Ville de Montréal.

«Les infrastructures cyclables aménagées à Montréal dans les dernières années s’appuient sur des standards de sécurité (ex. pistes unidirectionnelles, plus larges, etc.) qui facilitent grandement la cohabitation entre les différents usagers des transports actifs», note l’attaché de presse au cabinet de la mairesse, Béatrice Saulnier-Yelle. «Outre les vélos, on retrouvait déjà des triporteurs par exemple sur les pistes».

Si la nouvelle règlementation «permettra de mettre fin au flou réglementaire», selon le porte-parole de l’opposition officielle à l’hôtel de ville de Montréal en matière de mobilité active, Alba Zuniga Ramos, l’administration serait «encore en train d’évaluer les effets de l’arrêté ministériel sur les trottinettes sur la Ville de Montréal», affirme Mme Saulnier-Yelle.

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