Arrêt des travaux dans le tunnel La Fontaine en raison de la présence de moisissures
La découverte de moisissures force l’arrêt des travaux dans un secteur du chantier pharaonique du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine pour une durée indéterminée. Une intervention de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) est en cours.
Mardi matin, des travailleurs ont refusé d’exercer leur prestation de travail après avoir constaté des traces de moisissures dans le corridor de service. Situé entre les deux tubes de circulation, ce corridor sert principalement à l’évacuation et à la ventilation du tunnel ainsi qu’au passage de fils électriques et de plomberie.
«On a tout de suite accepté cet arrêt-là, parce que c’est un droit légitime [en vertu de la Loi sur la santé et la sécurité du travail] et que ce sont des préoccupations que le ministère prend très au sérieux», précise au téléphone le porte-parole du ministère des Transports (MTQ), Gilles Payer. Plusieurs dizaines de travailleurs sont visés par l’interruption du chantier.
C’est un entrepreneur privé, Renouveau La Fontaine (RLF), qui est le maître d’œuvre du chantier et qui a la responsabilité d’assurer la santé et la sécurité des travailleurs. C’est donc RLF qui mènent l’analyse de risques et qui planifient le retour sécuritaire au travail, avec la collaboration du syndicat de travailleurs et de la CNESST, explique M. Payer.
Aucun retour au travail prévu pour l’instant
Aucune mesure pour assurer la sécurité des travailleurs n’a été identifiée pour le moment, et aucun échéancier n’est prévu pour le retour au travail.
Le corridor de service fait près d’un kilomètre de long. Ça fait beaucoup d’endroits pour vérifier s’il y a effectivement de la moisissure et quelles mesures appliquer en conséquence.
Gilles Payer, porte-parole du ministère des Transports et de la Mobilité durable
Les travaux à l’extérieur du corridor de service se poursuivent. Toutefois, ce corridor est également emprunté par des travailleurs affectés à d’autres sites dans le tunnel. L’accès à cette voie de circulation pour les travailleurs sera limité pendant la recherche de traces de moisissures, affirme Gilles Payer.
Il n’est pas encore possible de se prononcer sur les répercussions de cet arrêt de travail sur l’échéancier global du chantier du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine, selon le MTQ. La fin des travaux est prévue en 2026.
La CNESST n’a pas statué sur le risque auquel sont exposés les travailleurs du tunnel, puisque les travaux sont arrêtés, précise la porte-parole de l’organisme, Marie-Claude Normandin. De manière générale, bien que l’exposition aux moisissures n’entraîne pas nécessairement des effets sur la santé, l’inhalation de moisissures peut notamment causer l’irritation des voies respiratoires, la toux et la congestion nasale, la fatigue, des maux de tête et une aggravation de l’asthme, explique-t-elle. Les personnes âgées, les femmes enceintes et les individus souffrant de maladies respiratoires ou d’allergies sont plus vulnérables.