Soutenez

Montréal est prêt pour le compostage, mais les usines se font attendre

S’il n’en tenait qu’au responsable du développement durable à la Ville de Montréal, Alan DeSousa, le compostage serait beaucoup plus répandu qu’il ne l’est en ce moment sur l’île. Mais la rareté des usines de compostage dans la région rend l’implantation de programmes de compostage à grande échelle ardue.

La Ville de Montréal a octroyé, au mois d’octobre, un contrat pour la valorisation de 1 350 tonnes de matières putrescibles. Cette entente a permis aux villes liées de Côte-Saint-Luc, Pointe-Claire et Westmount et à l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal d’offrir un service de collecte à trois voies sur une partie ou l’ensemble de leur territoire.

L’attente
Un appel d’offres pour 5 000 tonnes supplémentaires, qui permettrait à quelque 50 000 résidences de profiter aussi de la collecte de résidus alimentaires, a été lancé en novembre. Depuis, aucune entente avec un centre de traitement des matières putrescibles n’a été conclue et l’introduction du compostage dans de nouvelles villes liées ou dans d’autres arrondissements tarde.

«Nous avons prévu des rencontres pour déterminer si des sites capables de recevoir et traiter 5 000 tonnes de matières putrescibles sont disponibles, a déclaré à Métro Alan DeSousa. Nous devons nous assurer de trouver des sites qui sont situés près de Montréal et qui répondent aux exigences du ministère de l’Environnement.»

Josée Duplessis, conseillère du district De Lorimier et instigatrice du projet de compostage dans l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, admet que la recherche d’un centre de traitement des matières putrescibles n’est pas une mince affaire.

«C’est difficile de trouver un endroit parce que c’est très réglementé», a-t-elle résumé. À preuve, le Plateau doit envoyer les fruits de sa collecte de résidus de table, limitée pour le moment à 3 000 foyers, à Berthierville, située à plus de 80 km du centre-ville de Montréal.

Pour éviter de tels déplacements, la métropole souhaiterait construire cinq centres de traitement des matières organiques sur son territoire afin de répondre à la demande. Elle attend toutefois l’appui du gouvernement du Québec pour éponger la facture, qui pourrait s’élever à 170 M$.

Le maire Gérald Tremblay a également proposé des projets d’une valeur de 12 M$ pour la construction de centres de compostage à la Fédération canadienne des municipalités dans l’espoir d’inciter le gouvernement fédéral à investir davantage dans les infrastructures des grandes villes.

Implantation attendue
Bien que, pour l’heure, seul l’arrondissement de Verdun s’est dit prêt à aller de l’avant avec une collecte des résidus de table, Alan DeSousa ne craint pas que le délai causé par la recherche d’un centre de traitement des matières putrescibles ne réduise l’intérêt des arrondissements et des villes liées pour le compostage.

«Je ne crois pas qu’il sera difficile de trouver des gens intéressés à composter, a-t-il souligné. Mais nous devons faire les choses dans l’ordre. Nous ne pouvons pas proposer à des villes de mettre en place des mesures pour faire la collecte de matières putrescibles si nous n’avons pas d’endroit où les envoyer. Nous devons être prudents pour nous assurer de ne pas avoir à tirer la « plogue » quatre mois après le début du programme.»

Dans les secteurs où le programme de compostage a pu prendre son envol, la réponse des Montréalais a dépassé les attentes.

«Avant de donner les bacs, nous avons fait du porte-à-porte de façon systématique pour rencontrer les gens, a expliqué Josée Duplessis. De rares personnes ont refusé de participer, mais de façon générale, les gens étaient extrêmement contents de pouvoir com­poster. C’était ra­fraî­chis­sant de voir un tel engouement.»

À l’Éco-quartier Plateau-Mont-Royal, l’intérêt des citoyens pour le compostage n’a rien d’étonnant. «Les gens étaient prêts depuis long­­temps, a esti­mé Raphaëlle Groulx, coordonnatrice de l’Éco-quartier. Et je ne pense pas que ce soit uniquement sur le Plateau.»

Du côté de Côte-Saint-Luc, après avoir connu du succès avec un projet pilote d’un an portant sur 500 foyers, le programme de compostage a été offert à 5 000 résidences à l’automne. Une semaine après sa mise en place, les objectifs de collecte hebdomadaire, fixés à 20 tonnes de matières putrescibles, avaient été dépassés pour atteindre 28 tonnes.

L’ABC du compostage

Ce qui peut aller dans le bac brun :

  • Fruits et légumes
  • Pâtes, pains et céréales
  • Viandes et poissons
  • Produits laitiers
  • Coquilles d’Å“ufs
  • Mouture de café, filtres à café, sachets de thé
  • Gâteaux, biscuits, bonbons
  • Essuie-tout et mouchoirs en papier souillés
  • Emballages d’aliments en papier ou en carton
  • Plantes d’intérieur et leur terre
  • Gazon, mauvaises herbes
  • Déchets et litières d’animaux

Ce qui ne peut pas aller dans le bac brun :

  • Matières recyclables
  • Styromousse
  • Couches et produits hygiéniques
  • Bois, cendres et mégots de cigarettes
  • Gomme à mâcher
  • Sacs d’aspirateurs et leur contenu
  • Animaux morts
  • Peinture, huile à moteur et autres résidus domestiques dangereux.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.