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La pauvreté gagne du terrain chez les locataires, selon le FRAPRU

Malgré la longue pério­de de croissance économique qui avait précédé le moment du dernier recensement, en 2006, la situa­tion des locataires, particulièrement ceux de Montréal, ne s’est pas améliorée ces dernières années.

C’est du moins la conclusion du cinquième Dossier noir sur le logement et la pauvreté que présentera le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) ce matin. «On a été surpris de voir que la croissance économique n’a pas vraiment profité aux locataires, principalement à cause de la hausse des prix des logements», a expliqué François Saillant, coordonnateur du FRAPRU, en entrevue à Métro hier.

Selon les données colligées par le FRAPRU, les locataires qui doivent débourser plus de 30 % de leurs revenus pour payer leur loyer sont de plus en plus nombreux, particulièrement à Montréal. À l’opposé, le nombre de locataires qui doivent utiliser plus de 50 % de leur salaire pour défrayer les coûts de leur loyer a diminué, mais il ne s’agit que d’une «légère contraction», selon M. Saillant. «La réalité des locataires a beaucoup changé, a-t-il rappelé. Aujour­d’hui, près de la moitié des locataires vivent seuls. Plusieurs d’entre eux doivent débourser plus de 50 % de leurs revenus pour se loger puisque les entrées d’argent sont moins importantes, et le prix des logements, toujours plus élevé.»

Dur, dur d’être locataire
Le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) a profité de son cinquième Dossier noir sur le logement et la pauvreté, dévoilé ce matin, pour analyser l’évolution de la situation des locataires au cours des 25 der­nières années et mettre en lumière deux tendances.

«On a constaté que les locataires sont de plus en plus pauvres, a noté François Saillant, coordonnateur du FRAPRU. Cela s’explique en partie par le fait que les locataires les plus riches sont devenus propriétaires. Mais si on regarde le revenu médian des locataires en dollars constants, on se rend aussi compte que les revenus des locataires sont passablement plus bas qu’ils ne l’étaient il y a 25 ans.»

Cette même analyse a permis de confirmer que le prix des loyers, en dollars constants, a beaucoup augmenté en 25 ans, souvent à un rythme plus soutenu que le taux d’inflation.

«Les locataires ont quitté la période de croissance économique dans une très grande fragilité, a résumé M. Saillant. Avec l’emploi qui régresse et la crise qui s’accentue, il y a suffisamment de signes in­quiétants pour qu’on se dise qu’il faut faire quelque chose.»

François Saillant et le FRAPRU comptent profiter de la session extraordinaire qui se tiendra à l’Assemblée nationale à compter de demain et de la rencontre fédérale-provinciale, organisée à Ot­tawa vendredi, pour inciter les gouvernements à investir dans le logement social.

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