24 M$ pour lutter contre la pauvreté à Montréal

La Ville de Montréal avait de quoi se réjouir hier. À l’aube des célébrations de Noël, le gouvernement du Québec a annoncé qu’il verserait à la métropole 24 M$ au cours des trois prochaines années pour lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale.

L’entente permettra à la Ville de mettre la main sur une enveloppe de 7 M$ en 2009, de 8 M$ en 2010 et de 9 M$ en 2011. La précédente entente, signée en 2003, consentait plutôt la somme de 5 M$ par année à Montréal.

Une partie des 2 M$ supplémentaires obtenus pour 2009 sera versée dans un fond d’urgence qui permettra à la Ville d’intervenir de façon ponctuelle, notamment en temps de crise. Des projets seront également mis sur pied afin de favoriser la réinsertion sociale des plus démunis et d’aider les jeunes à retourner sur le marché du travail.

«Les organismes qui viennent en aide aux personnes défavorisées ont besoin de plus qu’un geste spontané, a déclaré le maire de Montréal, Gérald Tremblay. Ils ont besoin d’aide pour préparer les prochains mois, qui s’annoncent difficiles. Cette entente de trois ans leur permettra d’obtenir un financement stable et de concentrer leurs énergies sur le terrain.»

Réactions mitigées
L’annonce par le gouvernement du Québec du renouvellement et de la bonification de l’entente sur la lutte à la pauvreté et à l’exclusion sociale n’a pas su convaincre certains organismes qui réclamaient depuis un moment déjà une aide supplémentaire de la Ville de Montréal.

«Je ne sais pas encore ce qui nous reviendra sur les 2 M$ supplémentaires, mais je sais qu’il y a 220 organismes à aider et que la Ville doit indexer l’ancienne entente, a expliqué Cyril Morgan, directeur général de la Mission Bon Accueil. Nous demandions [les trois grands refuges de Montréal, la Mission Bon Accueil, La Mission Old Brewery et la Maison du Père] à Québec de nous donner 27 $ par jour par lit, au lieu des 8 $ à 12 $ que nous recevons présentement. Je ne pense pas que nous l’obtiendrons avec cette entente.»

«On ne peut pas être contre une annonce comme celle-là, a pour sa part affirmé Geneviève Grégoire, directrice générale de la Maison du Père. Mais ça fait sept ans qu’on demande de l’aide à la Ville et on a toujours eu la même réponse : «il n’y a pas d’argent». Ce ne sera donc pas difficile de bonifier l’aide que la Ville nous offre puisqu’on ne reçoit pas un sou.»

La Maison du Père espère recevoir au minimum 100 000 $ pour la prochaine année. Les ententes entre les organismes d’aide et la Ville de Montréal doivent être finalisées le 15 janvier.