Montréal peine à dépasser ses rivales, selon l’Institut du Québec

L’Institut du Québec (IDQ) a publié l’édition 2025 de son rapport «Comparer Montréal», une étude réalisée en collaboration avec Montréal International et la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. Dix ans après la première édition, le rapport révèle que Montréal reste compétitive, mais peine à dépasser ses rivales.

Ce rapport, publié à l’approche des élections municipales, évalue la performance de Montréal en la comparant à 11 autres métropoles nord-américaines, notamment Toronto, Vancouver, et plusieurs villes américaines comme New York et San Francisco.

Malgré son statut de ville universitaire, Montréal se classe 11e sur 11 villes en matière de capital humain, un classement inchangé depuis dix ans. Bien que le pourcentage de la population âgée de 25 à 64 ans détenant un diplôme universitaire ait augmenté de 33% en 2014 à 43% en 2024, d’autres métropoles ont progressé plus rapidement. Toronto et Vancouver, par exemple, affichent une moyenne de 52%, rattrapant les métropoles américaines.

Le faible taux de fréquentation universitaire et l’immigration limitée au Québec expliquent en partie ce retard, selon l’Institut du Québec.

Sur le plan économique, Montréal, ainsi que Toronto et Vancouver, se classent derrière leurs homologues américaines en termes de revenu disponible et de productivité. Cependant, la productivité de Montréal a augmenté plus rapidement que celle de Toronto et Vancouver au cours des dix dernières années, offrant un signe encourageant pour l’avenir.

Montréal est définitivement dans la course pour attirer investissements et talents, rivalisant avec les meilleures métropoles nord-américaines. Cependant, l’écart de richesse et de productivité se creuse entre les métropoles canadiennes et américaines, une tendance observée bien avant les tensions commerciales. Pour réussir, Montréal doit notamment améliorer la qualité de son capital humain, domaine où elle reste en queue de peloton depuis la première édition de Comparer Montréal il y a 10 ans. Malgré une hausse de son nombre de diplômés, la métropole progresse moins rapidement que ses concurrentes.

Emna Braham, présidente-directrice générale de l’Institut du Québec

Innovation et coûts d’exploitation

Montréal a progressé en innovation, passant de la 8e à la 7e place, selon l’IDQ. La ville se distingue par une main-d’œuvre importante dans les secteurs d’avenir et un accès amélioré au financement, avec un doublement des transactions en capital de risque au cours de la dernière décennie.

En matière de coûts d’exploitation, Montréal conserve sa position de leader grâce à des coûts énergétiques avantageux et des frais de location compétitifs.

Qualité de vie et environnement

Montréal continue de se démarquer par sa qualité de vie, restant en tête de classement. La ville est plus abordable pour se loger que Toronto et Vancouver, bien que cet avantage s’érode. Cependant, Montréal fait face à un défi environnemental inattendu, se classant en bas de l’échelle pour sa performance environnementale. Les feux de forêt dans les régions nordiques du Québec sont la principale cause, puisqu’ils affectent la qualité de l’aira qualité de l’air affectée par les feux de forêt récents.

Les dirigeants de l’Institut du Québec, de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain et de Montréal International soulignent l’importance de ces résultats pour guider les futures stratégies de développement de la ville. Ils insistent sur la nécessité d’améliorer la formation du capital humain, de stimuler la productivité et de valoriser les atouts de Montréal pour maintenir sa compétitivité.

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