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La STM mise en demeure par une entreprise chinoise

La Société de transport de Montréal (STM) examine présentement la mise en demeure déposée par le ma­nufacturier chinois Zhu­zhou Electric Loco­motive. Celui-ci voudrait faire une offre pour obtenir le contrat de remplacement des voitures de métro malgré le fait que des négociations soient en cours depuis le mois de mai avec Alstom et Bom­bardier. «La mise en demeure est rentrée [lundi] soir, a indiqué hier la porte-parole de la STM, Odile Paradis. Les affaires juridiques sont en train de l’analyser pour voir ce qui en est. C’est trop tôt pour commenter.»

Aucun commentaire n’a été non plus formulé du côté du bureau de la ministre des Transports, Julie Boulet. L’entreprise chinoise de­man­de de suspendre pendant 60 jours les négociations entourant le contrat des voitures de métro, le temps qu’elle prépare sa proposition. Au début du mois, Zhu­zhou Electric Locomo­tive a fait parvenir une lettre au gouvernement du Québec et à la Ville de Montréal dans laquelle l’entreprise faisait valoir son intérêt pour le contrat des voitures de métro. Devant leur silence, elle a décidé de leur envoyer une mise en demeure.

L’appel d’offres
Zhuzhou Electric Loco­mo­tive n’a jamais exporté ses produits sur le marché canadien. Si elle n’a pas fait de proposition en 2008 lorsque l’appel d’offres de la STM a été rendu public, c’est qu’elle n’a pas été informée de l’existence de ce contrat. «La STM aurait dû transmettre l’appel d’offres aux cinq ou six entreprises dans le monde capables de construire ses voitures», a dit le consultant Glen Fisher, qui représente le manufacturier chinois. La STM soutient pour sa part avoir eu recours aux réseaux internationaux de communication pour annoncer son appel d’offres.

Un meilleur produit à moindre prix?

Malgré tout, Zhuzhou Elec­tric Locomotive croit être en mesure d’offrir un meilleur produit et à moindre prix que ce que propose le consortium Alstom et Bombardier. Selon Glen Fisher, Québec et Mont­réal pourraient épargner jusqu’à 500 M$ et même plus. Les Chinois se disent en mesure de respecter l’exigence de 60 % de contenu canadien.

L’entreprise chinoise suggère toutefois de troquer les pneus de caoutchouc contre des roues en acier pour des raisons d’efficacité et d’ordre environnemental. «Les pneus de caoutchouc, c’était une bonne idée il y a 40 ans, mais aujourd’hui, ce ne l’est plus», a expliqué M. Fisher. La STM est peu ouverte à ce changement. «On est sur pneumatique; c’est le choix qu’on a fait dans les années 1960», a déclaré Mme Paradis.

Une fausse cause?
«Les Chinois ne pourront jamais avoir le contrat», a avancé le professeur de la faculté de droit de l’Université de Montréal, Jean Hétu. Selon lui, Zhuzhou Electric Locomotive ne respecte pas les critères du contrat et, n’ayant pas d’usines au Canada, elle aura de la difficulté à respecter l’exigence de 60 % de contenu canadien. Le professeur Hétu s’est questionné sur les motivations politiques qui se cacheraient derrière la proposition du manufacturier chinois.

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