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L’été et la simplicité volontaire

Photo: Getty Images/iStockphoto

Quelle serait votre définition de l’été en un mot? Pour moi, il n’y a aucune hésitation, c’est la simplicité.

L’été est plus simple, premièrement, parce que nos vêtements sont faciles à enfiler. Une paire de short, un t-shirt, des sandales et hop nous sommes dehors! Fini les foulards, les mitaines, les tuques, les pantalons de neige, les bottes, la deuxième paire de bas, les sous-vêtements longs…

Pendant les vacances d’été, on revient à l’essentiel : passer du temps en famille, préparer des repas, manger et, si on a de la chance, faire la sieste.

L’été, on fait plus avec moins. Pour notre première sortie à la campagne, un ami m’a prêté son chalet au bord du lac. En arrivant, première question de mes enfants : il y a des amis? Non. Deuxième question : il y a une télévision? Non. Troisième question : il y a des jouets? Oui, un seul, le lac. Mais Papa, ce n’est pas un jouet un lac!!! Mais si…

Une heure plus tard, ils étaient dans le lac et s’amusaient comme des fous. À la fin de la journée, j’ai dû les menacer pour les sortir de l’eau. Trois jours plus tard, ils ne voulaient plus partir du chalet.

Nous avons répété l’expérience plusieurs fois pendant l’été. Chaque fois, les enfants (et les adultes) se sont amusés avec très peu de jouets, aucune télévision, aucun jeu électronique. Le week-end passé, nous étions au parc du Mont Orford. Avec encore moins de biens matériels qu’au chalet (mais cette fois avec des amis), nous nous sommes amusés comme des fous. Je dois avouer que je ne suis pas un grand campeur. Nous étions sur un site bien aménagé avec eau potable et salle de bain à proximité. Finalement, ce n’est pas si dur que ça de camper. Et pour les enfants, chaque détail est la huitième merveille du monde : trouver un crapaud dans la forêt, entendre le cri du huard ou voir le ciel rempli d’étoiles… Papa, il y en a combien des étoiles dans le ciel? Compte-les ma belle. Papa! Il y en a trop!!!

En 1992, Pierre Dansereau parlait d’austérité joyeuse pour décrire un mode de vie plus simple et donc plus écologique. Inutile de dire que l’«austérité joyeuse» n’a pas passé la barre des communicateurs sociaux. Quelques années plus tard, Serge Mongeau, publiait une deuxième version de son livre décrivant une approche bien semblable qu’il nommait la simplicité volontaire. Ce livre a inspiré tout un mouvement de personnes qui recherchent un mode de vie moins chargé de biens et de rendez-vous d’affaires.

En dépit de la grande sagesse de cette approche, la simplicité volontaire n’arrive pas à percer dans le grand public. Ce message, comme celui des groupes écologistes, est peut-être de plus en plus écouté, mais dans les faits, il n’est pas suffisamment mis en pratique. Les publicitaires à la solde des compagnies pétrolières semblent avoir des ressources illimitées pour parler plus fort et plus souvent. Ils arrivent même à utiliser la simplicité volontaire et le développement durable pour vendre des chars!

Le Réseau de la simplicité volontaire du Québec a un excellent site Web et il existe d’autres ressources pour ceux qui s’y intéressent, dont les sites Web d’Équiterre et de la Fondation David Suzuki. La Maison du développement durable propose quant à elle une série de conférences, d’expositions et d’ateliers sur des sujets variés et qui nous permettent de poursuivre cette réflexion (le programme de l’automne sera d’ailleurs lancé le 4 septembre prochain).

En dépit des efforts de ces groupes et de centaines d’autres à travers le monde, il me semble que la simplicité volontaire devra passer bientôt en vitesse Grand V. Nous avons besoin qu’un génie fasse avec la simplicité volontaire ce que d’autres ont fait avec Facebook ou, exemple plus approprié, Wikipédia. Que le Steve Jobs de la simplicité volontaire se lève SVP!

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