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Michel Labrecque quitte la STM le coeur gros

Photo: Archives Métro

Michel Labrecque quitte la Société de transport de Montréal (STM) le cœur gros. «Je suis en peine d’amour», admet candidement le président sortant. Son mandat a pris fin jeudi soir, au moment où le conseil d’agglomération a entériné la nomination de son successeur, l’ancien journaliste Philippe Schnobb.

Étes-vous prêt à quitter la STM?
Je savais que mon mandat se terminait. Je savais qu’il pouvait être reconduit, mais il était préférable, dans la possibilité qu’il ne le soit pas, de s’y préparer. J’ai conçu un document pour le prochain président dans lequel j’aborde quelques sujets contextuels en terme de défis, d’écueils et des particularités de la tâche de président, qui n’est pas nécessairement écrite. Il y a une tâche d’administrateur public, mais il y a aussi une tâche de porte-parole.

De quelle réalisation serez-vous le plus fier?
Ma fierté — ce n’est pas un mot que j’utilise —, c’est que le momentum est bon. On a le Plan 2020, on a un mouvement collectif, on a accru le service de bus et de métro et on a eu des budgets équilibrés pendant les trois dernières années. Cette année, c’est plus difficile parce qu’on a eu trois maires dans la même année. Mais le feeling est bon pour le transport collectif.

Votre plus grand regret?
Ce n’est pas dans ma nature d’en avoir. Il n’y a rien de pire que d’avoir des regrets. J’ai des regrets pour ce qui s’en vient. Je suis en peine d’amour. Je sais que le centre Stinson ouvre dans quelques semaines, que les voitures Azur arrivent pour les clients à la fin de l’année prochaine, que les nouveaux bus diesel arrivent à la fin de l’année prochaine, que le ibus arrive aussi à la fin de l’année prochaine. J’aurais aimé, comme on dit, être là pour couper le ruban. Mais, je vais être là comme client.

Quels seront les défis de votre successeur?
Pour entretenir et développer le réseau, ça ne peut pas se financer uniquement avec la billetterie et les taxes municipales. Ça prend une source dédiée, indexée et récurrente.

Il faut aussi convaincre qu’on peut développer de nouveaux systèmes, mais on a le métro à entretenir. Ce n’est pas glamour, mais il faut investir.

Concernant l’accessibilité universelle, avec le rythme d’installation des ascenseurs dans le métro, on en a pour 60 ans à cette vitesse-là. Il faut voir où on pourrait trouver des fonds.

À cela, s’additionneront les priorités établies par la nouvelle administration publique.

Que pensez-vous de la nomination de Philippe Schnobb?
Ce n’est pas à moi de commenter cela. J’ai été président. Je termine mon mandat.

Pour moi, pour être un bon président, il faut des qualités que beaucoup de gens ont. Il faut lire des documents, faire preuve de rigueur, poser des questions et être à son affaire. La courbe d’apprentissage [de M. Schnobb] sera rapide.

Quels sont vos projets pour l’avenir?
Je vais avoir des réunions de travail avec M. Schnobb. Je me rendrai disponible en fonction de ses besoins. Je ferai le pont jusqu’à Noël. Je travaille depuis près de 40 ans. Je ne viens pas de la fonction publique. Je n’ai pas de régime de retraite. Je n’ai pas de prime de départ. Je vais me trouver un travail. Je vais faire appel à mon réseau d’amis.

Projet en cours à la STM

Les voitures Azur remplaceront les voitures MR-63. Qu’en est-il du remplacement des MR-73?
Il y a présentement un bureau d’études sur cette question. En 2014, lorsque les Azur commenceront à être en service, il faudra se poser la question.

SRB Pie-IX: pourquoi ça n’avance pas?
La gouvernance est complètement tarabiscotée. On n’a pas une gouvernance qui permet de faire cela dans des délais raisonnables. C’est la responsabilité de l’Agence métropolitaine de transport (AMT). L’inauguration est prévue en 2019.

Pourquoi est-ce si long pour intégrer l’information en temps réel aux bus?
On ne peut pas retirer de la circulation les 1700 bus pour installer les systèmes. À la fin de 2014, on verra les premières lignes arriver.

Les bus électriques: qu’est-ce qui manque aux autobus électriques pour qu’ils deviennent une alternative viable?
Les piles. Il n’y a aucun bus électrique dans le monde avec des piles qui permettent une bonne durée d’autonomie. Recharger un bus à pile prend de 6 à 7 heures pour 100 à 200 kilomètres d’autonomie en hiver. Nos bus prennent 6 minutes pour être remplis d’essence et ils sont bons pour 500 km.

Où en est la recherche de la STM concernant de nouveaux revenus non-tarifaires?
On continue. On a fait un bon pas avec le journal dans le métro, la téléphonie cellulaire, les abribus et les écrans que vous verrez apparaître dans le métro. On ne les doublera pas, mais on a bien progressé.

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