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«Nous allons pousser l’AMT», promet Aref Salem

Photo: Yves Provencher/Métro

Le responsable des Transports au comité exécutif de la Ville de Montréal, Aref Salem, sait exactement dans quelle direction la métropole doit aller. Mais il est conscient qu’il doit compter sur l’appui de plusieurs joueurs pour y parvenir. Dans le dossier du SRB Pie-IX, M. Salem assure qu’il talonnera l’Agence métropolitaine de transport (AMT).

Le partage de la route entre automobilistes, cyclistes et piétons n’est pas toujours heureux. Comment la Ville compte-t-elle s’y prendre pour rendre les rues plus harmonieuses, partout sur le territoire?
La ville n’a pas été bâtie pour ce que l’on veut qu’elle soit aujourd’hui. La voiture y a pris toute la place disponible. Le changement est en train de se produire, mais ça ne se fait pas du jour au lendemain. Chaque fois que nous intervenons sur une rue – pour l’aqueduc, par exemple –, nous allons élargir le trottoir pour les piétons ou faire de la place pour les cyclistes ou le transport collectif. Nous avons aussi un travail de sensibilisation à faire. Nous devons faire attention à l’autre, en commençant par le plus vulnérable: le piéton.

Vous avez dit récemment qu’en matière de vélo, il ne fallait pas seulement penser en terme de pistes cyclables, mais bien voir toutes les rues comme des zones cyclables. Comment faire adopter ce changement de mentalité et assurer la sécurité des cyclistes?
Il est impossible de mettre une piste cyclable devant chaque maison. Il faut vivre avec ça. Avec l’application Mon RésoVélo [NDLR: offerte sur iPhone et Android], nous sommes à étudier le déplacement de 4 000 cyclistes à Montréal. Ce que l’on voit, c’est que les cyclistes sont concentrés au centre de la ville, mais on les retrouve aussi partout autour. On ne peut pas mettre des pistes cyclables partout, mais on peut s’assurer que tous les quartiers soient conviviaux, sécuritaires et accueillants pour les cyclistes, les piétons et les autres.

Est-ce que les autoroutes à vélo et les rues entièrement consacrées aux cyclistes seront des solutions à envisager?
Nous avons déjà commencé, de Gouin à Henri-Bourassa. L’idée est de créer une véloroute qui va relier Montréal du nord au sud et qui sera connectée à 140 km de pistes cyclables. Cette colonne vertébrale pourra être alimentée par des vélorues, par exemple. On souhaite avoir ça en 2017, mais comme la route longerait la voie ferrée du Canadien Pacifique, il faut discuter avec eux. Il faut qu’ils acceptent de collaborer avec nous pour que ça arrive.

Y aura-t-il une saison de Bixi en 2015?
On a dit qu’il y aurait une saison en 2014 et il y a une saison en 2014. L’OBNL qui gère maintenant Bixi va nous donner ses pistes de solution d’ici la fin de l’année. Est-ce que Bixi survivra? Il ne faut pas oublier qu’il y a tout un actif à entretenir… Nous attendrons les recommandations.

La Ville souhaite rapatrier sous son aile Stationnement de Montréal. Comment comptez-vous gérer l’organisme?
Nous allons travailler à une Politique de stationnement qui devrait être prête en 2015. Il faut d’abord diagnostiquer les problèmes avant de trouver des solutions. Nous devons évaluer les secteurs où des places de stationnement seront perdues pour faire place à des pistes cyclables ou à des voies réservées. Nous voulons aussi étudier la tarification sur demande, agir de façon plus intelligente. Stationnement de Montréal est un outil dans tout ça, alors nous verrons comment l’intégrer à la Politique de stationnement.

Est-ce que les stationnements à étage, chers à M. Coderre, sont dans les plans?
C’est une piste de solution. Mais il faudrait avoir quelque chose de plus beau qu’à New York. Nous sommes ouverts à toutes les options.

Le service rapide par bus (SRB) Pie-IX a fait couler beaucoup d’encre dernièrement à cause d’un certain flou autour des échéanciers. Allez-vous talonner l’AMT pour vous assurer qu’elle livre à temps ce service attendu depuis longtemps?
Absolument. C’est dommage, car dans ce projet, nous dépendons d’un partenaire et nous n’avons pas la même vitesse d’exécution. La Ville sait où elle va: nous avons réservé 100 M$ et devancé des travaux pour respecter les échéanciers. Nous venons de voter un bureau de projet commun entre l’AMT et la Ville pour faire avancer les choses. Nous allons les aider et nous allons les pousser! Il faudra être très insistant afin que les phases terminées du projet soient mises en service dans les temps.

Est-ce que l’AMT vous a déçu dans ce dossier?
[Hésitation] Si j’étais là, ça irait plus vite.

Les solutions de rechange au taxi sont nombreuses. Le taxi est-il un mode de déplacement en voie d’extinction?
Non. Il y aura toujours de la place pour les taxis. Nous travaillons présentement avec l’industrie et nous arriverons sous peu avec un plan d’action. C’est sûr que l’industrie du taxi est fragile. C’est difficile de faire travailler 4400 personnes ensemble. Ils sont prêts pour une modernisation, mais il faut les accompagner. J’espère que d’ici le 375e de Montréal [en 2017], on pourra amener l’industrie du taxi, qui fait partie de la signature de Montréal, à un autre niveau.

Exit le tramway

Le Plan de transport de Montréal, qui date de 2008, vient à échéance en 2017. La Ville proposera un plan d’action prioritaire pour les trois dernières années.

«Nous allons regarder tout ce qui n’a pas été encore fait et voir ce qu’on peut faire d’ici 2017, explique Aref Salem. Et à partir de l’an prochain, nous allons nous mettre au nouveau Plan de transport 2017-2028.»

Le tramway, cité dans le Plan de transport 2008, ne survivra pas à la mise à jour.

«On s’entend qu’on n’a pas les moyens de le réaliser. Nous pourrions le garder, mais je préfère dire des choses que je serai en mesure d’accomplir. Pour le moment, il faut entretenir les infrastructures qu’on a. Nos moyens nous permettent d’aller dans une direction et c’est là que nous irons.»

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