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Le centre de compostage à Pointe-aux-Trembles

Photo: Ville de Montréal

La Ville de Montréal a choisi d’implanter le centre de traitement des matières résiduelles dans l’arrondissement de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles. Le site sélectionné, qui appartient déjà à la Ville, est situé à l’intersection des boulevards Métropolitain et Saint-Jean-Baptiste.

Le maire de Montréal, Denis Coderre, s’était engagé au début de son mandat à trouver un nouveau site à ce centre de compostage après les protestations des résidants du secteur Saint-Michel qui devaient l’accueillir à l’origine.

Denis Coderre a fait valoir mercredi que ce nouvel emplacement situé en secteur industriel à 1,5 km des résidences, soit trois fois la norme recommandée de 500 m, permettait de limiter les nuisances sur les résidants. La proximité des grandes autoroutes réduirait aussi l’impact sur la circulation routière, ajoute le maire.

Ce nouveau site fera l’objet d’une consultation publique sous l’égide de l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) à l’automne. Un rapport sera remis avant la fin de l’année. La Ville devra également déposer à cette occasion une étude de dispersion des odeurs et de routage.

Projet Montréal a déploré cette décision de la Ville, mercredi, rappelant que les sites des cinq centres de gestion des matières organiques compris dans le projet de l’agglomération de Montréal devaient respecter l’équité territoriale.

«Selon ce principe, autant l’est, l’ouest, le nord que le sud de Montréal devaient accueillir des usines. Ce principe n’est pas respecté puisque l’est de Montréal se retrouvera avec 3 équipements», a critiqué Laurence Lavigne Lalonde, conseillère dans le district Maisonneuve–Longue-Pointe.

L’est de Montréal doit déjà accueillir un centre de biométhanisation ainsi qu’un centre de pré-traitement des ordures ménagères.

«La région fait déjà sa part, alors que des raffineries et plusieurs entreprises de gestions des matières résiduelles sont installées dans le secteur», ajoute la conseillère.

Le président du Comité de vigilance environnementale de l’Est de Montréal (CVEEM), Vincent Marchione, fustige lui aussi la Ville pour ne pas avoir respecté l’équité promise. «C’est un réflexe autant à Québec qu’à Montréal, lorsqu’il y a une industrie sale à positionner, c’est l’est de Montréal qui écope», dénonce M. Marchione qui compte se présenter à la consultation publique.

À ceci, le maire affirme avoir rempli ses promesses en ayant fait le tour de tous les terrains possibles. «On offre quelque chose de très pratico-pratique. C’est sûr qu’il y a des gens qui ne seront pas contents, c’est pour ça qu’on fait une consultation publique. On va se parler», a reconnu le maire.

Il voit également d’un bon œil la création d’une chaire de recherche sur la valorisation des matières résiduelles, en partenariat avec l’École Polytechnique de Montréal.

«[Cette chaire] demeure à ce stade-ci vague et nébuleuse. Les formules «filière économique verte» et «technologies propres» [de ce projet] ne doivent pas faire illusion: l’est de Montréal subira les nuisances associées à ce type d’installations», insiste Réal Bergeron, vice-président du Collectif en environnement Mercier-Est (CEM-E).

Les arrondissements de LaSalle et de Saint-Laurent seront aussi mis à contribution en accueillant respectivement un centre de compostage et un centre de biométhanisation.

Les premiers appels d’offres doivent être lancés en 2016 pour une livraison en 2019. Le centre de LaSalle commencera ses activités cinq ans plus tard.

Le coût de construction est estimé à 237M$ au total. Les gouvernements provincial et fédéral subventionneront à hauteur de 130M$.

Complexe environnemental de Saint-Michel (CESM)
Le compostage extérieur de résidus verts sera maintenu au CESM, a confirmé la Ville mercredi, malgré le refus du maire d’y implanter le centre de traitement des matières résiduelles.

Projet Montréal regrette que le statu quo demeure, soutenant que la situation est plus nuisible pour les résidants. «Ce site créera beaucoup plus de nuisances pour les citoyens, en termes d’odeurs et de camionnage, que si le projet de centre de compostage [intérieur] y avait vu le jour», a affirmé Sylvain Ouellet, conseiller de François-Perrault et porte-parole en matière de développement durable pour Projet Montréal.

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