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Le gazon synthétique en milieu résidentiel à proscrire, selon un médecin

Photo: Archives TC/Média

En matière de santé publique et environnementale, le recours au gazon synthétique est «à proscrire» en milieu résidentiel, affirme Dr François Reeves, qui croit que ces surfaces devraient être confinées aux seuls endroits fermés.

À Laval, le gazon artificiel déborde désormais des simples plateaux sportifs pour s’étendre à de nouveaux développements domiciliaires. Le Dr Reeves y voit là «une plastification de notre milieu», qu’il désapprouve grandement.

Pas étonnant quand on connaît la cause qu’embrasse ce cardiologue d’intervention à la Cité-de-la-Santé et au CHUM.

Auteur du livre Planète cœur, publié en 2011, Dr Reeves multiplie les conférences publiques, où il expose, statistiques et études scientifiques à l’appui, l’inévitable dimension environnementale des maladies cardiovasculaires.

À contre-courant
«C’est une évidence que cela augmentera les îlots de chaleur urbains [ICU], négativant tous les millions et les efforts faits depuis des années pour contrer les ICU», écrit-il dans un long retour de courriel à la suite d’une demande d’entrevue.

Rappelons qu’en 2012, Dr Reeves voyait Laval comme un «modèle de ville verte», alors que la Journée de l’arbre qu’il avait implantée, cinq ans plus tôt au Centre de santé et de services sociaux (CSSS) de Laval, s’exportait ailleurs au Québec.

À la fin septembre 2012, le CSSS de Trois-Rivières, le Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke (CHUS) et quatre établissements en santé de Montréal emboîtaient le pas en plantant à leur tour des centaines d’arbres.

Dr Reeves poursuit: «Pis encore, ce faux vert nous prive des vertus du vrai vert (incluant l’humble gazon!) c’est-à-dire nettoyer et épurer l’air des polluants et exhaler oxygène et composants organiques volatils bénéfiques à notre santé générale.»

En cette période où «nous sommes à restaurer les ceintures vertes et bleues du Grand Montréal, ces bandes de plastique ne sont pas particulièrement recherchés pour stimuler la biodiversité», enchaîne-t-il.

Nostalgie
Dans un courriel fleuve, ce médecin spécialiste se remémore avec nostalgie l’époque où le Lavallois veillait avec un soin jaloux à l’aménagement paysager et l’entretien de son terrain.

«On pouvait ricaner de sa tondeuse à gazon, mais ce bruit désagréable était le symbole que chacun s’occupait sérieusement de son coin de vert, dont la somme faisait de Laval cette ville si verte et si recherchée.»

Mise en garde
À plus grande échelle, Dr Reeves estime aujourd’hui Laval «très menacée par le pavage massif».

Il écrit: «La destruction aveugle des forêts tout le long de la 440 par les industries rend caduques toutes les plantations de palliation que des centaines de citoyens et la Ville s’évertuent à faire depuis 20 ans. Il faut protéger 25% de la canopée.»

Puis, évoquant les 375 000 arbres que Montréal projette planter sur son territoire, il laisse entendre que Laval semble faire exactement l’inverse en sacrifiant des milliers d’arbres tous les jours.

«C’est beaucoup moins cher de laisser des boisés et des lisières naturels debout, plutôt que raser et replanter à 1500$ l’unité de 15 pieds, qui sera efficient comme grand arbre dans 20-30 ans», soutient-il, tout en rappelant qu’il n’appartient pas aux promoteurs de décider de notre qualité de vie.

C’est à eux de «se soumettre à ce que nous désirons comme cadre de vie» et, en ce sens, «la Ville doit légiférer», termine-t-il.

À lire aussi: Un développement immobilier sans arbre ni gazon à Laval

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