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Réforme des CLD: la CSN craint la perte d’expertise

La présidente du Conseil central du Montréal métropolitain-CSN, Dominique Daigneault, la vice-présidente de la CSN, Véronique De Sève et l'homme d'affaires, Jamil Azzaoui. Photo: Michel Giroux/CSN

Alors qu’il est minuit moins une pour ce qui est de l’avenir des centres locaux de développement (CLD) à Montréal, la CSN tire la sonnette d’alarme et demande au maire Coderre de conserver l’expertise montréalaise en développement économique local.

«On veut que le rôle essentiel des CLD soit reconnu à sa juste valeur dans les prises de décision de la Ville de Montréal», a affirmé vendredi la présidente du Conseil central du Montréal métropolitain de la CSN, Dominique Daigneault.

À Montréal, environ 200 personnes travaillent dans les CLD ainsi que dans les corporations de développement économique et communautaire (CDEC), qui sont aussi soutenus par le gouvernement du Québec pour développer l’économie locale. La CSN évalue que la moitié d’entre elles perdront leur emploi.

D’après la secrétaire générale de la Fédération des professionnels, Lucie Dufour, les CDEC et les CLD font en sorte que le taux de survie d’une entreprise passe de 35 à 85% après cinq ans. «Pour certaines petites entreprises, c’est le premier appui qu’elles reçoivent et qui va leur ouvrir les portes des institutions financières», a indiqué Mme Dufour. Elle a indiqué que le cinéma Beaubien, la Plaza St-Hubert, la Tohu et les Ateliers créatifs de Montréal ont notamment obtenu le soutien des CDEC et des CLD.

«Le pacte transitoire [convenu entre Québec et les municipalités] fait passer le financement du développement économique local à Montréal de 13M$ à 7,5M$. La Ville pourrait faire plus pour son développement en injectant 5M$. Il y aurait facilement moyen de garder l’expertise», a affirmé Lucie Dufour.

En janvier, le Service de développement économique à la Ville de Montréal a informé les dirigeants des CLD et CDEC qu’en raison de la baisse du financement de part de Québec, seulement six organismes à but non-lucratif offriront désormais des service de soutien à l’entreprenariat sur l’île de Montréal dans six secteurs qui regrouperont des arrondissements et des villes liées.

Depuis, des discussions ont eu lieu entre les dirigeants des CLD et des CDEC ainsi que les maires d’arrondissement pour décider sous quelle forme le développement économique local serait organisé dans leur secteur.

«On n’a pas eu de retour de ce qui se passe, a dit la vice-présidente de la CSN et présidente de la CDEC Centre-Sud/Plateau Mont-Royal, Véronique De Sève. On est toujours en attente.»

Mme De Sève demeure optimiste, mais elle est préoccupée par l’avenir des CLD.

«Je suis très inquiète du retour parce qu’on a tout fait pour maintenir nos organismes mais aussi pour travailler pour la collectivité. Malgré cela, les retours qu’on a eus par la suite [de la ville-centre], on ne sentait pas cette volonté», a dit Véronique De Sève.

Le conseiller du Mile-End, Richard Ryan, partage aussi ces inquiétudes. Il a assisté au début du mois à une rencontre entre les dirigeants des CLD et des CDEC ainsi que de la ville-centre. Il n’a senti aucune ouverture de la part celle-ci pour ce qui est de la réorganisation locale dans chacun des secteurs.

«On se tire dans le pied parce que la vision de l’avenir est dans le local, a mentionné l’élu de Projet Montréal. Ce sont les petites entreprises qui font la différence.»

La Ville de Montréal attendait toujours vendredi les propositions des dirigeants des CLD et des CDEC pour ce qui est de la réorganisation par secteur, a indiqué le cabinet du maire. Celui-ci a par ailleurs précisé qu’il misait sur la «concertation» pour trouver une solution.

 

Histoire d’entrepreneur 

L’homme d’affaires et artiste, Jamil Azzaoui, a été aidé par la CDEC de Rosemont–La Petite-Patrie pour ouvrir le Petit Medley.

  • «Sans la CDEC, il n’y aurait pas de Petit Medley», a-t-il confié, vendredi.
  • Le personnel de la CDEC lui a donné un coup de main pour réaliser son projet, en lui donnant des conseils et en l’épaulant pour obtenir un financement. À plus d’une reprise, il lui a permis d’éviter la faillite.
  • En retour, Jamil Azzaoui a redonné à son quartier, notamment en aidant ses employés, qui étaient aussi des étudiants, à payer leurs études. Il évalue qu’il a remis environ 75 000$ à chaque année à sa communauté.
  • La CDEC a aussi accompagné M. Azzaoui lorsqu’il a voulu vendre le Petit Medley. Il ne l’a pas cédé au plus offrant, mais il s’est assuré que l’esprit de l’établissement perdurerait.

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